OTTAWA – Le Congrès du travail du Canada a réagi aux dernières statistiques sur l'emploi en demandant au gouvernement fédéral de prendre des mesures énergiques et directes pour créer des emplois et venir en aide aux sans-emploi. Les statistiques montrent que plus de 70 000 emplois ont disparu en décembre et que seulement 7 100 emplois à plein temps ont été créés en 2008.
« Le prochain budget doit mettre l'accent sur la création d'emplois à plein temps et sur la réforme de notre régime d'assurance-emploi déficient. Il ne peut pas répondre uniquement aux besoins des banques et des grandes entreprises qui sont responsables de ce gâchis », dit Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada.
Il est « tout à fait inacceptable », dit Georgetti, que lorsque les gens en ont le plus besoin, le régime d’assurance-emploi ne soit pas là pour les aider. Les prestations sont moins élevées qu’avant et leur durée a aussi été réduite. Ces dernières années, 6 chômeurs sur 10 et 7 chômeuses sur 10 n’étaient pas admissibles aux prestations même s’ils avaient cotisé au régime.
« Nous avons un plan pour améliorer l’assurance-emploi et aider les personnes qui perdent leur emploi. Les travailleurs et les travailleuses en ont besoin en ce moment. La réforme de cet important programme doit faire partie du plan du gouvernement afin d’aider les gens à traverser ce qui est maintenant une récession économique », affirme Georgetti.
En plus de venir en aide aux sans-emploi, le prochain budget doit relancer l’économie au moyen d’un important programme de dépenses publiques dans l’infrastructure destinées à créer des emplois, dit Georgetti. Le budget doit aussi comprendre des mesures pour nous protéger contre les éventuelles pertes d’emplois, particulièrement dans les secteurs manufacturier, minier et forestier. Il doit également comprendre des mesures pour protéger les pensions et l’épargne-retraite des Canadiens et des Canadiennes.
Le plan du CTC, « Réveillez-vous! C’est l’économie qui compte », la publicité radiodiffusée du plan, des renseignements sur les réunions avec les députés et avec le ministre des Finances des prochains jours et des prochaines semaines se trouvent sur le site congresdutravail.ca.
Analyse de l’économiste principal Sylvain Schetagne
Les emplois à plein temps du secteur privé sont en crise
Le Canada a perdu 70 700 emplois à plein temps le mois dernier, ce qui a porté le taux de chômage à 6,6 %, hausse de 0,6 % par rapport à décembre 2007. Au cours de l’année dernière, un nombre additionnel de 229 700 personnes sont arrivées sur le marché du travail, mais seulement 7 100 emplois à plein temps ont été créés. Par conséquent, le nombre des sans-emploi a augmenté considérablement l’an dernier au Canada – une augmentation de 131 500 depuis décembre 2007.
Les emplois à temps partiel involontaires ont remplacé les emplois à plein temps perdus. Par exemple, l’Ontario a perdu 22 000 emplois à plein temps en 2008, et les emplois créés l’an dernier en Ontario étaient des emplois à temps partiel occupés par des personnes qui voulaient travailler à plein temps. Dans l’ensemble, 34 400 emplois ont disparu au Canada en décembre 2008 en raison de l’augmentation des emplois à temps partiel involontaires.
Sur les 59 400 emplois perdus dans le secteur privé au Canada le mois dernier, 44 300 se trouvaient dans l’industrie de la construction. Les jeunes (âgés entre 15 et 24 ans) et les hommes (âgés entre 25 et 55 ans) ont été les plus durement touchés par cette importante détérioration du marché du travail au Canada. Le nombre des jeunes sans-emploi a augmenté de 15,6 % par rapport à la même période l’an dernier.
Enfin, les statistiques de l’emploi de décembre 2008 confirment que le marché du travail s’est détérioré d’un océan à l’autre. L’Alberta, en particulier, a vu son taux de chômage augmenter de presque 1 % de décembre 2007 à décembre 2008.
Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,2 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 130 conseils du travail régionaux.
Source : www.congresdutravail.ca
