Les 253 lock-outés du Journal de Montréal se demandent si les membres du gouvernement libéral se souviennent qu'ils vivent un conflit de travail depuis plus de 16 mois. Alors que le premier ministre Charest avait annoncé, peu après le 24 janvier 2009, que les membres de son cabinet demeureraient « neutres » durant le conflit, en n'accordant aucune entrevue au quotidien en lock-out et à RueFrontenac.com, voilà que la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, se commet une fois de plus.
« Les ministres semblent respecter davantage la consigne de leur chef à l'égard de RueFrontenac qu'ils ne le font avec ceux qui font le travail à notre place depuis que nous avons été jetés sur le trottoir, a dénoncé Raynald Leblanc, président du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM-CSN). Ils ne semblent pas prendre en compte que le conflit au Journal de Montréal est le plus long de l'histoire de la presse écrite au Québec, avec 495 jours, à ce jour.
« En continuant d'accorder des entrevues au Journal, ils contribuent à faire perdurer le conflit, nous privant de notre travail, ils donnent de la crédibilité à un quotidien produit sans salariés au sens du Code du travail et ils participent à donner l'illusion à la population que les choses tournent normalement au 4545, rue Frontenac. »
Dans l'édition d'hier du Journal de Montréal, la ministre Courchesne donne du crédit à un article écrit par un cadre sur le travail des enseignants. Elle avait agi de la même façon l'année dernière, allant à l'encontre de la consigne du premier ministre Charest.
« Le travail des enseignants doit certainement être reconnu, mais il doit bien exister d'autres moyens que de le faire dans les pages d'un journal qui a cavalièrement cadenassé les employés qui ont directement contribué à son succès, a poursuivi le président du STIJM. Elle pourrait profiter des négociations avec le front commun pour relever leurs salaires, par exemple. »
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