Brèves syndicales

2012/09/28 | Par Maude Messier

Possibilité de grève dans le transport scolaire à Laval

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des autobus Duplessis-CSN (STTAD-CSN) ont rejeté les offres patronales, mercredi soir, dans une proportion de 92%.

Syndiqués depuis avril 2011, les 82 chauffeurs et chauffeuses d’autobus scolaires n’ont toujours pas de convention collective. « Nos membres commencent à trouver que ça traîne en longueur, nous aussi », déclare la présidente du syndicat, Micheline Bastien, en entrevue à l’aut’journal.

Les hausses salariales sont au cœur du litige. Le syndicat demande que les salaires passent d’une moyenne de 13 $ de l’heure à 14,89 $ de l’heure. « C’est difficile de chiffrer une moyenne des salaires, qui vont de 8 $ l’heure à 13 $ l’heure de façon très arbitraire, pour un même emploi. La disparité est très grande. On pense que notre demande est raisonnable. »

L’employeur propose différentes échelles d’horaires, plutôt qu’une garantie d’un minimum de 28 heures travaillées tel que le réclame le syndicat, et un salaire uniforme de 13,44 $ l’heure. « C’est nettement insuffisant pour nous. »

Les syndiqués ont manifesté jeudi matin devant les bureaux de la Commission scolaire de Laval, qu’ils tiennent en partie responsable de la stagnation des négociations. « L’employeur refuse de nous fournir les contrats de service qui le lient à la Commission scolaire et celle-ci vient de rejeter notre demande en vertu de la Loi d’accès à l’information. »

La CSN soutient qu’il s’agit pourtant d’une pratique courante, permettant au syndicat d’avoir accès aux informations financières nécessaires à la négociation. « S’ils n’ont vraiment pas d’argent, qu’ils le prouvent! »

Rappelons que les syndiqués ont accordé un mandat de grève générale illimitée à leur syndicat, laquelle pourrait être déclenchée dès la semaine prochaine.

Mme. Bastien précise que les négociations se font « dans le respect de part et d’autre » et espère pouvoir en arriver à un règlement sous peu. Des rencontres entre les parties se tiennent ce jeudi et vendredi.

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La négo concertée : un droit syndical reconnu par la Cour supérieure

Metro Richelieu a été débouté dans un jugement de la Cour supérieure qui reconnaît le droit des syndicats du secteur des marchés d’alimentation de la CSN à se regrouper pour négocier leurs conditions de travail de façon concertée.

Non seulement la Cour supérieure rejette la requête intentée par Metro Richelieu visant à faire déclarer illégale le mode de négociation coordonnée de la Fédération du commerce de la CSN dans le secteur des marchés d'alimentation, mais elle en rajoute, estimant que « le véhicule procédural choisi par [Metro Richelieu] est un moyen détourné et non admissible afin de soumettre à la Cour supérieure une question qui relève de la compétence exclusive dévolue à la CRT. »

Metro Richelieu a logé, à deux reprises, une requête en négociation de mauvaise foi à la CRT en 2011, prétextant que les négociations coordonnées contrevenaient aux dispositions du Code du travail quant à l’obligation de négocier avec diligence et bonne foi.

À la Fédération du commerce de la CSN, on se réjouit de cette décision. Rappelons que le secteur des marchés de l’alimentation et le secteur hôtelier coordonnent respectivement les négociations de leurs syndicats pour le renouvellement des conventions collectives.

« La Fédération du commerce continuera à mettre en avant cette stratégie, puisque les résultats sont réels pour nos membres. La présente négociation coordonnée dans le secteur de l'hôtellerie vient encore une fois nous le confirmer », de déclarer Serge Fournier, président de la Fédération du commerce.

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Les femmes pointent la sortie à la ministre Ambrose

La controversée motion M-132 du député conservateur Woodworth a finalement été battue à la Chambre des Communes mercredi soir (203 contre, 91 pour).

Mais les lendemains du vote s’annoncent difficiles pour la ministre de la Condition féminine, Rona Ambrose, qui a voté en faveur de la motion.

En effet, dès jeudi matin, une pétition en ligne réclamant la démission de la ministre circulait largement dans les milieux sociaux et syndicaux.

L’initiative vient d’Annick Desjardins, conseillère au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et membre du comité de condition féminine de son organisation. Jointe par l’aut’journal jeudi matin, elle admet ne pas encore avoir réfléchi à des objectifs précis ni au parrainage de la pétition par un député.

« C’était d’abord une initiative personnelle. Il y avait énormément de réactions négatives, de frustration et de commentaires sur la position de Rona Ambrose, notamment sur les réseaux sociaux. J’ai mis cette pétition en ligne pour permettre de catalyser le mécontentement et d’attirer l’attention. On l’a diffusée dans nos réseaux. » Plus de 3 500 personnes avaient déjà signé en fin de journée, jeudi.

La pétition dénonce le fait que la ministre de la Condition féminine ait appuyé une motion visant en définitive l’ouverture du débat sur le droit à l’avortement, un vote qualifié d’« odieux » qui démontre l’incapacité de la ministre à « représenter les femmes et à défendre leurs droits ».

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Journée mondiale pour le travail décent

Dans le cadre de la journée mondiale pour le travail décent, l’Alliance sociale, organisation qui regroupe différents groupes étudiants et syndicaux, organise une activité de « visibilité » dans le parc Émilie-Gamelin, à Montréal.

Depuis 2008, à l’initiative de l’Organisation internationale du travail (OIT), une centaine de pays organisent des activités et des manifestations dans le cadre de cette journée dédiée à la dénonciation des mauvaises conditions de travail et à la promotion du travail décent, notamment via la syndicalisation.

Les activités se tiendront cette année au parc Émilie-Gamelin en raison des conditions de travail précaires de nombreux travailleurs et travailleuses du quartier. L’Alliance sociale convie la population à cette activité de sensibilisation, à l’heure du midi. Au programme : information, soupe populaire et animation.

Le jeudi 4 octobre 2012
12 h
Parc Émilie-Gamelin, à Montréal

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Le SFPQ a 50 ans

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) a fêté son 50e anniversaire ce mercredi 26 septembre.

D’abord connu sous l’appellation Syndicat des fonctionnaires provinciaux du Québec, le SFPQ est une organisation syndicale indépendante représentant aujourd’hui 43 000 membres à travers le Québec, dont les deux tiers sont des femmes.

La présidente, Lucie Martineau, estime que la syndicalisation des employés de la fonction publique, intimement liée à la Révolution tranquille, a permis d’assurer le professionnalisme et l’impartialité de l’État, mettant fin à « plusieurs décennies d'arbitraire, de patronage et de favoritisme dans l'attribution des emplois du secteur public et dans l'administration de l'État sous le régime Duplessis. »

Elle fait valoir que, de concert avec d’autres organisations syndicales, le SFPQ aura mené des luttes permettant à l’ensemble de la société québécoise de bénéficier de meilleures conditions de travail : congés sociaux, congés parentaux, régimes d'assurance maladie et d’assurance médicaments, équité salariale et garderies publiques.

Remerciant les militants pour leur contribution, Mme Martineau rappelle que le SFPQ « promouvoir les services publics comme moyen démocratique de garantir les droits de la population québécoise ».

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