La fonction publique québécoise se privatise aussi

2012/10/26 | Par L’aut’journal 

Au moment où le Vérificateur général du Canada réclame un meilleur encadrement du recours aux employés contractuels dans les ministères fédéraux, la présidente générale du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Lucie Martineau constate que la fonction publique québécoise se privatise aussi en douce, et ce, depuis un bon moment.

En effet, depuis plusieurs années, la sous-traitance des services publics occupe une part croissante des dépenses de l’État québécois. Pour l’année 2011, la valeur totale des contrats publics représentait près de 30 milliards de dollars, soit presque l’équivalent des dépenses en santé. De plus, la valeur des contrats de services professionnels et techniques accordés par les ministères et les organismes a augmenté de 126 %, entre 2003 et 2009.

Ainsi, en matière de saines gestions des finances publiques, il n’est pas toujours économique pour le gouvernement de transiger avec les entreprises privées. Par exemple, dans le domaine informatique, le Vérificateur général du Québec, dans son rapport déposé en 2011, soulevait les coûts anormalement élevés liés aux ressources informationnelles externes.

Selon Lucie Martineau, « les coûts du personnel de la fonction publique varient de 215 à 475 dollars par jour, alors que ceux d’une ressource externe se situent entre 400 et 950 dollars par jour. L’enjeu monétaire est d’autant plus important que plusieurs services informatiques sont récurrents, comme le support aux usagers ».

« Comment se fait-il, questionne madame Martineau, que dans toutes les administrations publiques à travers le monde, le recours aux ressources externes en informatique varie entre 8 et 25 %, tandis qu’au Québec, il atteint 52 %, selon le dernier rapport du Vérificateur général? »



Le Conseil du trésor doit agir

Le SFPQ espère que le gouvernement du Québec passera de la parole aux actes pour limiter la sous-traitance dans la fonction publique et ainsi maintenir son expertise. Rappelons qu’à cet égard, la présidente du Conseil du trésor avait annoncé l’embauche de ressources supplémentaires au sein du ministère des Transports à la suite des conclusions du rapport Duchesneau.

Le SFPQ déplore que la privatisation de la fonction publique québécoise se poursuive année après année au grand détriment des citoyennes et des citoyens ainsi que des finances publiques. Malheureusement, la raison invoquée par les gestionnaires pour recourir à la sous-traitance est souvent le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux.

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