Le Conseil québécois des TCA n’est plus !

2013/05/06 | Par TCA-Québec

Les 26, 27 et 28 avril 2013, les TCA-Québec tenaient le dernier Conseil québécois de leur histoire. À la fin du mois d’août, ils uniront leur destinée à celle du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) pour former un nouveau syndicat canadien de 300 000 membres, dont plus de 52 000 au Québec.

Les anciens directeurs Robert Dean, Luc Desnoyers, Jean-Pierre Fortin et le directeur actuel, Sylvain Martin, de même que le président canadien des TCA, Ken Lewenza, ont rappelé les grands moments de 30 ans d’histoire de cette instance, qui regroupe des représentants de tous les syndicats TCA du Québec.



De la politique à la manière TCA

Que deux de ces directeurs aient fait leur marque sur le terrain politique, Robert Dean en tant que ministre du gouvernement de René Lévesque, et Luc Desnoyers comme député du Bloc Québécois, n’est pas un hasard. L’action politique a toujours été valorisée par les TCA. Ce dernier Conseil québécois n’a pas fait exception.

On pouvait admirer, accrochés aux murs de la salle des congrès de l’Hôtel Plaza de Valleyfield, trois immenses banderoles avec la signature de 1 500 ouvriers et ouvrières de Nova Bus, Prévost Car et Paccar, avec une reproduction du produit fabriqué par leur entreprise.

Par ce geste, les travailleuses et les travailleurs signifiaient leur appui aux actions de leur syndicat pour une politique d’achat responsable par nos gouvernements. Dans ce cas-ci, c’est d’acheter du matériel roulant produit au Québec pour créer de bons emplois au Québec.

Dans son rapport aux délégués, le directeur Sylvain Martin a également souligné la qualité des interventions menées, entre autres, auprès des députés Marie Malavoy et Nicolas Marceau, avant les élections du 4 septembre, et auprès de la ministre Martine Ouellet par les travailleurs de l’aérospatiale, affiliés au TCA, pour les sensibiliser contre les effets néfastes de « l’internationalisation de l’éducation dans l’industrie aérospatiale ».

Ils mettent en garde le gouvernement Marois et la population contre l’exportation du savoir-faire québécois en Chine, aux Indes, au Mexique et ailleurs, par l’École nationale d’aérotechnique (ENA). « Exporter ce savoir-faire, qui devrait être élevé au rang de secret industriel, c’est exporter des emplois », plaident-ils.

Ces actions s’inscrivent dans une longue tradition d’action politique syndicale. À cet égard, il faut se souvenir de la campagne menée, en 2004, par les syndicats de Rio Tinto Alcan au Saguenay qui a culminé avec la tenue d’un référendum régional où 92,5% de la population s’était prononcée pour que l’énergie privée, produite dans la région à des fins industrielles, serve exclusivement au développement industriel et à la création d’emploi au Saguenay-Lac-St-Jean.


La contribution santé payée par les patrons

Les TCA n’ont jamais accepté l’imposition de la contribution santé par le gouvernement Charest. Constatant le recul du gouvernement Marois sur sa promesse électorale de l’éliminer, ils ont décidé de prendre les choses en main et d’inclure, dans leurs cahiers de revendications, le remboursement de cette contribution par les employeurs.

Les travailleuses et les travailleurs de l’hôtel Intercontinental ont remporté une première victoire à cet égard en obtenant, dans leur convention collective, le paiement de la contribution par leur employeur.

Le remboursement de la contribution santé est présentement l’objet d’une revendication dans treize autres négociations.



Une nouveauté syndicale : les chapitres communautaires

C’est la coutume au Conseil québécois des TCA d’accueillir des représentants d’organismes de défense de droits ou de catégories de citoyens faisant l’objet de discriminations particulières.

Deux groupes, touchés par les réformes du gouvernement Harper, ont fait l’objet de présentations : les réfugiés, plus spécifiquement les membres de minorités sexuelles, et les travailleurs étrangers temporaires.

Le cas des travailleurs étrangers temporaires a permis de présenter aux délégués une des nouveautés de la nouvelle organisation syndicale qui verra le jour au mois d’août prochain : les chapitres communautaires.

« Avec des structures particulières, mais rattachées à nos sections locales, avec une cotisation adaptée à leur situation, nous voulons inclure, dans le nouveau syndicat, les travailleurs qui sont à la marge, qui sont difficiles à syndiquer. Nous voulons les sortir de la marge et les ramener dans la grande famille syndicale. C’est ça l’idée des chapitres communautaires », d’expliquer Sylvain Martin.


Le nom et le logo du nouveau syndicat, le 28 mai

L’émotion était à son comble, aux derniers moments de ce Conseil québécois historique. Après s’être précédemment regroupés pour une photo de groupe, afin d’immortaliser l’événement, les délégués se sont dirigés vers la tribune pour féliciter le président d’assemblée, Marcel Rondeau, qui, la voix étranglée par l’émotion, venait de clôturer non seulement le Conseil québécois des 26, 27 et 28 avril, mais 30 ans d’histoire!

Auparavant, le directeur Sylvain Martin avait invité les délégués à regarder vers l’avenir : « Ce nouveau syndicat, on va le construire ensemble. Soyons fiers d’être syndicalistes! C’est le plus important! »

Le nom et le logo du nouveau syndicat seront dévoilés le 28 mai prochain.