Notre nouveau ministre de l’Éducation affirme, dans Le Devoir du 26 avril, vouloir « rendre disponible » partout le fameux programme d’anglais intensif en sixième année du primaire.
En langage clair, cela veut sans doute dire rendre le programme obligatoire pour tous les petits francophones du Québec. Le ministre clame ainsi vouloir favoriser le « bilinguisme ».
Curieusement, les écoles anglaises sont exemptées d’un programme de « français intensif » sous prétexte que les anglophones sont « bilingues de toute façon ». Quelques observations :
1) le taux de bilinguisme a chuté de 3% chez les anglophones entre 2001 et 2011 selon Statistiques Canada.
2) Les jeunes francophones Montréalais sont maintenant plus bilingues que les jeunes anglophones (Statistiques Canada).
3) Les jeunes francophones réussissent mieux leurs cours d’anglais langue seconde (à 95%) que les anglophones ne réussissent leurs cours de français langue seconde (à seulement 85,4%, selon le MELS).
Les anglophones ayant le choix ou non d’inscrire leurs enfants dans les programmes appropriés afin de les rendre fonctionnels en français ou non, on comprend donc que, selon les libéraux, l’obligation d’être bilingue ne repose que sur les épaules des seuls francophones.
Cette doctrine a un nom : l’anglais langue commune.
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