Grève du personnel des Fonds non publics

2024/02/14 | Par AFPC

Nos membres des Fonds non publics (FNP) sont en grève depuis déjà plus d’un mois. Pendant ce temps, l’employeur ne donne aucun signe de vie et fait appel à du personnel de remplacement. Cette attitude des Forces canadiennes en dit long sur la façon dont elles considèrent son personnel qui sert, soutient et aide les militaires et leur famille.

« Le message est clair. En les laissant plus d’un mois dans la rue et en ne présentant pas à la table de négos, les Forces canadiennes démontrent du mépris envers le personnel qui les sert et les entraine. Elles les traitent tout simplement de 2e classe », affirme avec véhémence Yvon Barrière, vice-président exécutif régional de l’AFPC-Québec.

Il faut dire que cette attitude de l’employeur remonte à bien loin. En 1982, un décret approuvé par la Commission de la fonction publique exclu alors tout le personnel des fonds non publics de la Loi sur l’emploi dans la fonction publique. Ce décret relègue alors ce personnel à être des « fonctionnaires de 2e classe ». Contrairement à nombre de collègues effectuant un travail équivalent, ce décret les prive des conditions de travail et des protections de la fonction publique fédérale, mais aussi de l’équivalent d’une grille salariale équitable avec l’ensemble de l’appareil gouvernemental.

Aujourd’hui, ce décret se fait toujours ressentir avec des conséquences absurdes sur les travailleuses et travailleurs.

En voici quelques exemples :

• Un commis comptable de Valcartier reçoit 10$/h en moins qu’une personne faisant le même travail à Ottawa;

• Ces mêmes commis comptables gagnent 1/3 du salaire de leurs homologues au Conseil du Trésor;

• Les instructrices et instructeurs de conditionnement physique et de sport à Bagotville gagnent 62% de moins que leurs homologues au fédéral;

• Toujours à Bagotville, l’échelle salariale des kinésiologues varie de 16 à 26 $/h pendant qu’à quelques rues, en CHSLD du Québec, leurs collègues gagnent de 26 à 43 $/h;

• Les commis à l’expédition et la réception reçoivent à peine 1$ de plus que le salaire minimum fédéral;

• Et la liste s’allonge.

Toutes ces absurdités créent une précarité lourde de conséquences sur le dos de ces travailleuses et travailleurs qui peinent à vivre décemment et doivent souvent se trouver un deuxième emploi.

Nous demandons au gouvernement d’abolir dès maintenant le décret de 1982 afin d’offrir à ces travailleuses et travailleurs le juste respect que l’on reconnaît aux militaires canadiens qu’ils servent et entrainent.
 

Les travailleuses et travailleurs des Fonds non publics (FNP) des Forces canadiennes fournissent des services indispensables sur les bases militaires du Québec et de l’Ontario. Ils ne relèvent toutefois pas du Conseil du Trésor ni directement de la Défense nationale, mais des Services de bien-être et moral des Forces canadiennes (SBMFC), un organisme qui utilise des fonds publics et non publics. Les SBMFC mènent des activités au nom du Chef d’état-major de la défense, sous l’autorité du ministre de la Défense nationale.

L’AFPC-Québec regroupe les membres de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) situés sur le territoire québécois, à l’exception de l’Outaouais. Elle est aussi affiliée à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), soit la plus grande centrale québécoise comptant aujourd’hui plus de 600 000 membres présents dans tous les secteurs de l’activité économique et dans toutes les régions de la province.