Un État indépendant fait toute la différence

Monsieur Parizeau nous a menés au pays en six ans, à nous de terminer le travail

J’ai commencé à militer au Parti Québécois à l’époque où Monsieur Jacques Parizeau est devenu chef. À son arrivée, le parti était relativement dans la même situation qu’au début de la dernière course à la chefferie : 23 députés avec 65 000 membres comparativement à 30 députés avec 50 000 membres.

Avec lui, ce fut la fin de « l’affirmation nationale » et le début de la démarche claire pour réaliser l’indépendance du Québec. Son approche volontaire pour le pays et son ouverture aux idées des militants ont redynamisé notre formation et, sous sa gouverne, nous avons dépassé la barre des 200 000 membres. Il nous a menés aux portes du Québec indépendant en 1995, mais les fédéralistes ont triché.

Grand social-démocrate, il est l’un des pères du Québec moderne. Nous lui devons de grandes réalisations qui nous ont permis d’être un peu plus maîtres chez nous dont Hydro-Québec, qu’il a rendue possible avec Monsieur René Lévesque.

Il a su mettre le pouvoir de l’argent au service du peuple via la création de la Caisse de dépôt et placement, la Société générale de financement et le Régime d’épargne-actions. Serviteur du bien commun, son action politique a été menée avec le souci de faire bénéficier le plus grand nombre.

Son engagement était imprégné d’un grand respect envers les institutions. L’État du Québec, qui s’incarne justement par ses différentes institutions, est notre meilleur outil collectif. Il a permis aux Québécois de devenir riches, juste à côté de la Grande-Bretagne lorsque l’on mesure la richesse selon le PIB par habitant.

Or, la force de l’État québécois découle en grande partie de la confiance que nous avons envers nos gouvernements et nos sociétés d’État. Cette dernière est elle-même influencée par le respect que la classe politique porte envers les citoyens et les institutions. Ce respect, Monsieur Parizeau en était constamment habité. Il a su tant par son attitude, son intelligence que par sa rigueur, donner de la hauteur à la fonction, ou devrais-je dire à la vocation de Politicien.

L’été dernier, réfléchissant à tous les scénarios possibles afin de réaliser l’indépendance du Québec, j’en suis venue à la même conclusion que Monsieur Parizeau : pour atteindre notre but, il faut s’engager pleinement et clairement.

Forte de cette réflexion, j’ai fait campagne à la chefferie du Parti Québécois avec l’engagement de réaliser l’indépendance dans le premier mandat. Cela nous donne sept ans ; Monsieur Parizeau nous a menés au pays en six ans, c’est maintenant à nous tous de terminer le travail.

Un engagement clair pour réaliser le pays, c’est la clé du rassemblement des indépendantistes, ce qui va nous permettre de remporter les élections en 2018 et de faire du Québec un pays. 

Un autre thème qui était cher à Monsieur Parizeau a marqué ma campagne : la social-démocratie, que je qualifie maintenant de verte en 2015. Nous devons nous engager dans la voie du développement économique intelligent, c’est-à-dire un développement qui nous enrichit collectivement, soucieux de l’environnement et non pas un développement qui profite à des intérêts particuliers au détriment des citoyens. 

Avec mon équipe, nous avons élaboré de nombreuses propositions pour moderniser le Québec. Pour stimuler notre économie et diminuer notre consommation de pétrole, le Québec doit devenir un leader mondial en électrification des transports et pour ce faire, nous devons nous donner l’objectif d’électrifier un million d’automobiles pour 2030 ainsi que tous les autobus scolaires et municipaux

Nous avons toutes les ressources pour y parvenir et ainsi créer une grappe industrielle de calibre international. Tout ce qu’il nous manque, c’est la volonté politique et l’ultime outil : un État indépendant.

Grâce à l’indépendance, nous allons élaborer une politique économique cohérente basée sur nos forces, qui sont du côté de notre électricité verte à 99 % et non du côté des énergies fossiles de l’Alberta.

Pour les familles et la classe moyenne, des CLSC ouverts 24/7 avec des cliniques d’infirmières, le matériel scolaire gratuit au primaire et au secondaire et la modernisation du Code du travail. Pour des régions fortes, des Fonds de diversification économique gérés par les régions qui engendreraient des retombées de six milliards $ et la création de 30 000 emplois en dix ans.

Une des propositions qui a suscité le plus grand nombre de réactions positives est la création de Télé-Québec Information (TQI), un réseau panquébécois d’information régionale en continu ouvert sur le monde et la mise en place d’un bulletin quotidien d’information régionale à Télé-Québec.

Pour ce qui est de l’énergie éolienne, afin de maximiser les bénéfices pour les Québécois, nous avons proposé la création d’Hydro-Québec Éolien (HQÉ) à Gaspé.

La fin de la course à la chefferie marque une nouvelle étape. Je voudrais en profiter pour remercier tous ceux et celles qui m’ont appuyée et qui ont contribué à l’émergence de nouvelles visions et de nouvelles idées. Renforcée par cette expérience, je compte continuer à faire avancer la social-démocratie verte et vous me verrez très active afin de réaliser l’indépendance du Québec.