Moins d'automobiles à Montréal, une nécessité

2007/08/13 | Par Guillaume Vaillancourt

NDLR : Guillaume Vaillancourt débute une chronique régulière sur la vie montréalaise. Les plus anciens se rappelleront que Guillaume était journaliste régulier à l’aut’journal au début des années 1990 et qu’il a occupé le poste de rédacteur-en-chef adjoint. C’est avec grand plaisir que nous saluons son retour au sein de notre équipe.

Vivre à Montréal, c'est constater au quotidien ce que les statistiques officielles confirment: l'usage de l'automobile continue d'augmenter. Le cercle vicieux est bien ancré: plus d'automobiles, moins de qualité de vie au coeur de Montréal; moins de qualité de vie, plus d'exode en banlieue; plus d'exode en banlieue, plus d'automobiles. La tendance est lourde et malgré la sensibilisation grandissante aux problèmes environnementaux, nombre de nos compatriotes traversent les ponts matin et soir, en recyclant ou en utilisant des sacs de tissus pour « faire leur part » le soir venu.

Bien des Montréalais ont donc été surpris et heureux, le printemps dernier, en prenant connaissance du projet de Plan de transport de la Ville de Montréal. Au premier coup d'oeil, le virage semble important: rétablissement du péage, développement d'un réseau de tramways, prolongement du métro, nouvelles pistes cyclables en quantité, etc. Diantre, comme dirait l'autre, se pourrait-il que la qualité de vie des Montréalais puisse augmenter et que les banlieusards aient soudain envie de « revenir en ville »? Ou à tout le moins, qu'ils viennent y travailler en train ou en autobus?

Bien sûr, le projet de Plan de transport est soumis par la même administration qui applaudit aux investissements dans les autoroutes (autoroute Notre-Dame, échangeur Turcot, prolongement du boulevard Pierrefonds, etc). Le même plan prévoit aussi une augmentation de 8% de la circulation automobile d'ici 5 ans, un aveu d'échec anticipé assez surprenant. Certains doutent par ailleurs de la capacité de Gérald Tremblay de tenir tête au lobby pétrolier, à certains automobilistes en rage et à la frilosité des partis fédéraux et provinciaux préoccupés de leurs appuis dans le « 450 ».

Les plus sceptiques diront qu'en bon politicien ayant été à l'école de Robert Bourassa, Gérald Tremblay ne fait que « surfer » sur la vague verte, notamment pour ralentir le développement de Projet Montréal, et qu'en novembre 2009 il ne restera pas grand chose de ce beau document. (Rappelons qu'après une seule année d'existence, Projet Montréal a obtenu environ 9% des voix à l'élection municipale de 2005, faisant élire son chef et obtenant plus de 30% des voix sur le Plateau Mont-Royal.)

Malgré ce doute qui persiste, les espoirs soulevés par le Plan de transport sont importants et je vous invite à participer à la consultation qui se tiendra les 22 et 29 août prochain, à 19h00, à l'Hôtel de ville de Montréal. Pour chaque personne qui y réclamera le droit de polluer et d'empester les quartiers montréalais sans être dérangée, soyons cinq pour y favoriser la qualité de vie des Montréalaises et Montréalais et la lutte au réchauffement de la planète !

Pour en savoir plus long:

- Projet de Plan de transport de la Ville de Montréal: cliquez ici
- Réaction officielle de Projet Montréal : cliquez ici

* Guillaume Vaillancourt est coordonnateur de Projet Montréal (www.projetmontreal.org) pour l'arrondissement du Plateau Mont-Royal. On peut le joindre par courriel au gv60@hotmail.com