Impératif français invite la Commission Bouchard-Taylor à examiner de près les « accommodements déraisonnables » qui font que seulement 45 % des allophones travaillent surtout en français et qui privent les Québécois de leur droit de travailler en français.
C’est, à notre avis, des « accommodements déraisonnables » que d’accepter que moins de 20 % des comités de francisation soient actifs dans les grandes entreprises de plus de 100 employés; de ne pas obliger les entreprises de moins de 50 employés à avoir des programmes de francisation; de tolérer qu’un très grand nombre d'offres d'emploi exigent la connaissance de l'anglais privant ainsi les Québécois de leur droit de travailler en français au Québec; mais d’accepter que des commerces aient des pratiques d'embauche irrespectueuses de leur clientèle, embauchant du personnel incapable de l’accueillir et de la servir en français.
(sur la photo: Charles Taylor et Gérard Bouchard)
Travailler en anglais conduit à l’assimilation à l’anglais
Le lien entre le fait de travailler en anglais et les transferts linguistiques vers l’anglais a été démontré même dans le cas des francophones. Dans la région de Montréal, les deux tiers (67,3 %) des transferts nets à l’anglais effectués à la maison par les travailleurs francophones sont associés à l’utilisation de l’anglais comme langue principale de travail.
Le lien entre langue d'usage au travail et langue d'usage au foyer est encore plus évident en ce qui a trait aux travailleurs allophones. Parmi ceux qui travaillent principalement en français, 69,3 % des transferts nets effectués vont au français.
À l'inverse, parmi ceux qui travaillent principalement en anglais, la vaste majorité (88,2 %) des transferts nets déclarés vont à l'anglais, n'en laissant que 11,8 % au français. Parmi ceux qui utilisent aussi souvent le français que l'anglais comme langues principales de travail, l'anglicisation relative (61,9 %) est supérieure à la francisation relative (38,1 %).
Brimer les francophones de leur droit inscrit dans les chartes de travailler en français et favoriser l’assimilation des allophones à la minorité anglophone par le biais de la langue de travail ne peuvent conduire qu’à une situation explosive.
Impératif français invite la Commission Bouchard-Taylor à recommander au gouvernement du Québec de revoir toute la législation en matière de langue de travail afin de la rendre plus productive pour le français et à prendre tous les moyens nécessaires pour que soit respecté le droit fondamental des Québécoises et de Québécois de travailler en français tel que le stipule l’article 4 de la Charte de la langue française : « Les travailleurs ont le droit d’exercer leurs activités en français ».
Source : Impératif français
Du même auteur
2023/03/22 | Langue : Quand le gouvernement détourne l’attention |
2021/03/24 | Prix CITRON 2020-2021 |
2021/03/22 | Prix Prestige Impératif français |
2021/02/26 | Dépasser l’égalité linguistique du bilinguisme de façade |
2020/09/22 | Francisation : Enfin des bonnes nouvelles |