J’ai sur ma table, devant mes yeux, des invitations. Des artisans ont exposé à divers endroits au Québec durant l’été. Au moins 200 artisans dans la seule région de Montréal. Des centaines d’années d’expériences. Autant d’heures possibles de télévision « visuelle » archivées, de superbes racines. Celles de notre futur demain. Et le silence absolu, son et image, de nos télévisions radiophoniques ! Et ce mépris absolu, son et image, pour nos ouvriers, m’attriste.
Nos télévisions ne savent pas « t’encore » après toutes ces années que les gens y veulent « vouère ». Nos grandes émissions, grandes par le volume, sont des émissions de chaises. De la radio filmée. Une seule émission se distingue à Radio-Québec : elle porte sur l’architecture des maisons de riches. L’architecture étant la profession chérie par les riches après le droit.
Je pense à « Tout le Monde en Parle ». La mode magnifiée. M’as-tu-vu me regarder me voir t’arracher une petite émotion ? Une téléréalité pour « aspirants winners ». Que faire pour plaire aux hommes d’affaires qui sont nos maîtres à penser ? Pas une image de peinture, de sculpture, de danse, de beau livre, de meubles ou de tout autre œuvre d’artisan fondateur.
De ces artisans anonymes qui se retrouvent partout dans tous les foyers pas un mot, pas une image, pour cette culture visuelle, pour notre culture qui se fonde tout autour de nous. Mangez régional, mais achetez votre vaisselle chez Dolorama !
Notre télévision fait dans le « blabla » et souvent dans le Dolorama de l’actualité. Elle a perdu de vue les petites vues. Elle fait dans la radio d’hier et laisse aux chaînes qui font du reportage la première place... celle qui dure. L’éphémère est notre lot. Et ce silence absolu, son et image, que consacrent nos télévisions à nos meilleurs artisans, me désole. Se dire et se répéter : ceux qui oeuvrent et laissent « des choses » pour demain font plus pour nos enfants que ceux qui brûlent des moteurs à grands frais sur nos circuits fermés. Du vent vantardisé !