Benoît Pelletier, le ministre des Affaires intergouvernementales du gouvernement Charest, cité dans la Presse du 20 octobre, affirme qu’ «on doit mettre l’accent sur la francisation des nouveaux arrivants ».
Or le ministre libéral doit avoir la mémoire courte car c’est son propre parti qui, en 2004, avait réduit de 20 millions de dollars les budgets réservés aux services directs aux nouveaux arrivants.
Est-il nécessaire de rappeler qu’en 2004, la réingénierie de l’État avait été synonyme de désengagement du gouvernement Charest dans les dépenses sociales. Les hausses d’Hydro, la hausse des frais de garderie, les coupures dans l’éducation, les coupures dans les dépenses liées à l’immigration ont toutes été englouties dans le régime minceur du gouvernement et dans sa phobie de rembourser la dette nationale.
Ce n’est pas pour rien que le gouvernement libéral n’utilise plus le terme réingénierie lorsqu’il s’adresse aux Québécois ; il risquerait de faire friser les cheveux des citoyens.
Le gouvernement Charest a beau affirmer avoir réinjecté 5 millions de dollars en 2007 dans les programmes de francisation des immigrants, il en manque encore de fonds pour rattraper le niveau de dépense de 2004, mais aussi pour assurer aux immigrants toutes les chances possibles à s’intégrer à la société.
De surcroît, la volonté de ce gouvernement d’augmenter le volume d’immigration au Québec devrait être synonyme d’un renforcement au moins proportionnelle des dépenses en francisation.
Le gouvernement Charest prétend que les quelques 226 millions en transferts fédéraux sur l’immigration sont utilisés à la francisation et l’intégration. Toutefois, selon un article du Journal de Montréal daté du 19 septembre 2007, le gouvernement ne détourne pas seulement les fonds du fédéral destinés à la francisation vers d’autres ministères, mais il a été incapable de démontrer sérieusement où et comment cet argent avait été dépensé.
Si les citoyens du Québec exigent plus de transparence de la part de ce gouvernement, ce n’est pas qu’ils doutent de vos paroles M. Charest, on ne les croie tout simplement plus. Les autres partis de l’assemblée nationale devraient redoubler d’effort pour montrer aux nouveaux arrivants et à la classe moyenne que le parti Libéral n’est plus le parti de l’ouverture et de l’égalité des chances, mais un parti obnubilé par sa côte de crédit.
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