L’affaire Mulroney-Schreiber rebondit avec les révélations du Globe and Mail.
Dans un article paru dans l’aut’journal en janvier 2004, nous avions souligné un détail fort intrigant qui s’était produit lors du procès intenté par Mulroney contre le gouvernement fédéral et qui laissait croire qu’il y avait anguille sous roche, qu’il y avait peut-être eu une entente secrète entre le gouvernement libéral et Mulroney pour enterrer l’affaire au profit de Mulroney.
Curieusement, cet aspect des choses n’a pas encore refait surface, ni dans le Globe and Mail, ni dans les autres médias. Voici ce que nous écrivions en janvier 2004.
L'extrait
Dernièrement, le Globe and Mail a publié un très long dossier, trois pleines pages par jour pendant trois jours, sur Brian Mulroney, auquel la presse francophone n’a pas fait écho. Le Globe revenait sur le dossier de l’achat de 34 avions Airbus par Air Canada en 1988. Accusé d’avoir touché des pots-de-vin, Mulroney avait poursuivi le gouvernement fédéral pour diffamation devant les tribunaux, et touché deux millions $ en compensation dans un règlement hors-cour qui le lavait de tout soupçon.
Le Globe and Mail révélait dans son dossier que Mulroney, après son retrait de la vie politique, a touché 300 000 $ en argent comptant du controversé homme d’affaires allemand Karlheinz Schreiber, qui était impliqué dans l’affaire des Airbus. La commission a été versée pour conseiller M. Schreiber à propos du développement d’une chaîne de restaurants Pasta.
La chose la plus intrigante dans ce dossier, c’est que lors du procès intenté par Mulroney au gouvernement fédéral, qui a eu lieu après qu’il eut touché les 300 000 $, aucun des six avocats de la Couronne n’a, semble-t-il, pensé lui demander s’il avait des relations d’affaires avec Schreiber.
La question à poser
Voilà ce que nous écrivions en janvier 2004. Le gouvernement libéral de Jean Chrétien pourrait donc aussi être éclaboussé dans cette affaire lors d’une enquête publique si… les avocats de la commission d’enquête posent la question qui tue aux six avocats du gouvernement fédéral : « Pourquoi n’avez-vous pas questionner Mulroney sur ses relations d’affaires avec Schreiber ? »
Déjà, le NPD vient de révéler que l'ex-ministre libéral Marc Lalonde a versé 100 000 $ en 1999 pour payer la caution de M. Schreiber lorsque celui-ci a été arrêté en vue de son expulsion du pays. Un autre ministre libéral, Allan MacEachren, a rédigé une lettre pour tenter de convaincre les tribunaux que M. Schreiber pouvait être libéré sans crainte par les autorités canadiennes.
Le NPD a aussi révélé qu'en 1993, année où les libéraux de Jean Chrétien ont pris le pouvoir, une entreprise appartenant à M. Schreiber, Bear Head Industries Limited, a versé 10 000 $ à la caisse électorale du Parti libéral.
Chose certaine, il ne faudrait pas trop compter sur les journaux québécois pour nous éclairer sur cette affaire. Brian Mulroney siège sur le conseil d’administration de Quebecor et est un intime de Paul Desmarais, propriétaire de La Presse et des autres journaux de Gesca.
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