Le commandant des FARC Raul Reyes a été lâchement assassiné et le processus de détente a été par la même occasion enterré. Le gouvernement narco-fasciste d'Uribe a atteint sa cible en bombardant le campement de celui qui représentait la plus grande chance d'accord humanitaire.
Il n'y a plus d'interprétation possible. Le masque est tombé et le choix de la stratégie de la violence systématique est la réponse de ce gouvernement aux gages unilatéraux accordés par les Farc. Uribe s'est gaussé d'être le responsable des derniers événements ; il le sera aussi de leurs conséquences.
Dialoguer avec un partenaire qui élude toute négociation est un non-sens. La lucidité dicte d'adopter une conduite des faits à la classe dirigeante colombienne. La paix ne garantit très certainement pas la conduite des affaires pour les opérateurs narco-politiques. L'insurrection des forces populaires est certes illégale mais elle n'en reste pas moins légitime.
La légitimité doit prendre le pas sur l'illégalité dans certains contextes déterminés pour assurer le progrès social et le bien-être collectif. Renoncer à ces moyens correspondrait à reconnaître l'état de fait imposé par l'oligarchie réactionnaire.
Existe-t-il d'autres moyens à la disposition des masses quand les voies légales sont obstruées par la répression armée des escadrons de la mort ? L'objectif de la ploutocratie criminelle était de mettre un coup d'arrêt définitif à tout processus négocié en tuant le commandant Raul Reyes. Il est aisé de critiquer d'un point de vue moral et transhistorique les méthodes d'action des FARC et de l'ELN.
Mais ces groupes insurgés ont une histoire. Ils sont l'héritier de la somme d'injustice et de l'histoire du pays. Ils se sont constitués en force d'autoprotection civile face aux classes dirigeantes en compétition.
Déconsidérer l'insurrection en prétendant que leur base idéologique s'est étiolée sous le poids des contraintes économiques est une fumisterie et un moyen de propagande grossier.
Le plus grand nombre d'exactions et d'assassinats sont le fait des forces de sécurité sous la bannière des paramilitaires prétendument démobilisés et non par les forces insurgées. Ceux-ci ont été de fait amnistiés par le pouvoir en place et leurs crimes justifiés.
On luttera à bon compte pour la paix en Colombie en donnant droit et justice aux classes laborieuses et indigentes et non en disqualifiant leur lutte armée de façon systématique.
On peur regretter la rétention forcée des représentants et caution du système politique dont Ingrid Betancourt mais c'est le pays entier qui est pris en otage par un système politique et économique mafieux qui accumule des surprofits à l'ombre des droits du peuple.