Le 31 mars dernier, des milliers de manifestantes et de manifestants ont protesté dans les rues d’Abidjan en Côte d’Ivoire contre la hausse des produits de première nécessité.
Les affrontements avec les forces policières ont fait une douzaine de blessés et un mort.
Selon les manifestantes, le kilo de bœuf est passé de 700 CFA (1,68 $US) à 900 CFA (2,16 $US) en trois jours. Pendant la même période, le litre d’huile à cuisson a augmenté de 600 CFA (1,44 $US) à 850 CFA (2,04 $US).
En Côte d’Ivoire, comme dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, les prix flambent depuis trois mois. De semaine en semaine, certains biens augmentent de 30% à 60%.
En fait, la flambée des prix des produits alimentaires est mondiale. Si elle s’est peu fait sentir jusqu’ici au Québec, c’est à cause de l’augmentation du dollar canadien qui absorbe l’augmentation des importations.
Les causes de cette situation sont la hausse du prix du pétrole, la transformation de terres agricoles en production de bio-carburants et la spéculation financière. Avec la crise des prêts hypothécaires, les matières premières et les produits alimentaires sont devenus des valeurs refuges pour les spéculateurs de Wall Street et des autres places financières.
Une récente recherche, citée par The Economist (22 mars 2008), nous donne une idée de la rapacité des milieux financiers et de l’ampleur des prélèvements opérés sur l’ensemble des profits des grandes corporations américaines.
La part de l’industrie américaine des services financiers sur l’ensemble des profits des corporations est passée de 10% en 1980 à 40% l’an dernier. C’est 40% des profits avec seulement 15% de la valeur ajoutée et un maigre 5% des emplois du secteur privé.
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