Nous avons vu dans mes articles précédents les petites crisettes que Claude Béchard a piqué aux pétrolières, d’abord pour la taxe verte qu’elles ont refilé aux consommateurs avant même son application, ensuite pour le prix de l’essence en menaçant d’imposer un prix plafond, ensuite en leur demandant, d’un ton toujours aussi batailleur, guerrier même je dirais, de justifier leurs prix! À part faire couler de l’encre, ses petites exigences sont tombées dans l’oreille de sourds et à part faire rire de lui, ses crises n’ont pas servie du tout. Voyons maintenant quel sera son succès auprès des papetières… peut-être qu’à elles il réussit à les faire trembler, sait-on jamais!
Face au chantage éhonté des papetières avec à leur tête Guy Chevrette, ancien ministre péquiste, qui n’ont jamais voulu reboiser ou moderniser leurs usines même si elles ont reçu des milliards de dollars en subventions gouvernementales et en faveurs fiscales et même si on leur a littéralement donné notre forêt, Claude Béchard a une fois de plus fait son petit cinéma ridicule : «Bachand s’impatiente : l’industrie forestière doit se discipliner rapidement», que titrait Le Devoir du 11 mai 2007 dans lequel on pouvait lire ceci au premier paragraphe : «Si l’industrie forestière n’arrive pas par elle-même à se restructurer au cours des prochains mois, le gouvernement Charest n’hésitera pas à lui forcer la main».
Le matamore
Comme pour les pétrolières, Claude Béchard et le gouvernement libéral du frisé de Sherbrooke Jean Charest n’ont rien forcé mais en ont donné encore plus aux papetières comme le laisse voir le titre de ces deux articles :
- «Faciliter la tâche aux forestiers. Claude Béchard invite le gouvernement à donner du lest», le Journal de Montréal 18 juillet 2007. Donner du lest dans le sens de moins de réglementation afin qu’elles aient toute la liberté de faire ce qu’elles veulent quand elles le veulent avec notre forêt;
- «L’Île Anticosti dézonée. Le ministre Béchard limite à 3,97% la protection du territoire et non plus à 8% comme il avait promis de le faire», le Journal de Montréal, 15 février 2007.
Et puis pour ridiculiser davantage le gouvernement libéral du Québec et son ministre des ressources naturelles, Claude Béchard, la transnationale forestière américaine AbitibiBowater a, au mois de novembre 2007, fermé son usine de Shawinigan sans daigner informer les gouvernements et le dit ministre, ce qui a évidemment fait pomper une fois de plus Claude Béchard comme l’indique le titre de cet article de La Presse du 1er décembre 2007 : «Québec hausse le ton envers AbitibiBowater» et de celui du Journal de Montréal : «Béchard menace AbitibiBowater».
Les dirigeants de la transnationale américaine ont fait dans leurs culottes et sont morts de rire… pardon morts de peur, encore une fois. Le ministre Béchard devrait commencer à être habitué à ces fermetures sauvages des papetières puisque la même chose s’était produite en 2005 avec en prime la même mise en scène, lorsque la papetière étrangère Smurfit-Stone avait fermé son usine de New Richmond en Gaspésie sans daigner informer personne, comme le laisse voir le titre de cet article du Journal de Montréal du 6 août 2005 intitulé : «Fermeture : le gouvernement Charest critique la Smurfit-Stone» dans lequel la ministre Nathalie Normandeau avait dit : «Je l’ai appris la veille en soirée. J’ai été complètement estomaquée. Je n’y croyais pas ». Elle aussi a exprimé «déception, frustration et colère» de ne pas avoir été informée.
Les lois naturelles du marché
Je vous ferai gré mes amis des milliards accordées en subventions et en faveurs fiscales de toutes sortes accordées par la suite aux transnationales de la forêt. Après, on viendra vous casser les oreilles avec le libre marché mais qui vit aux mamelles de l’État, au marché qui fait toujours une utilisation optimale des ressources, c’est-à-dire en l’épuisant et en polluant pour le «bien des générations futures» et à l’économie de marché qui aboutit toujours au «juste» prix.
Dans les faits, il n’y a aucune sorte de «lois naturelles du marché» et aucune liberté sinon pour la minorité de profiteurs et d’exploiteurs. Le «libre marché» claironné par les transnationales, les politiciens et leurs faire-valoir signifie privilégier les gros détenteurs de capitaux qui s’en mettent plein les poches et dans lequel la majorité doit vivre sous leur joug avec la complicité de vos élus.
La solution pour ces escrocs de politiciens de tout acabit est d’en rajouter en ratatinant continuellement l’État toujours plus, en favorisant la désyndicalisation des travailleurs, en défiscalisant les entreprises, en inondant les entreprises de subventions et en fermant les yeux sur la fraude fiscale pratiquée à tour de bras dans les paradis fiscaux.
Ainsi, il n’y a plus aucun rapport de force entre les différentes constituantes de la société (entreprises, gouvernements, travailleurs, écologistes, etc.) comme nous l’avons vu avec les pétrolières et les papetières, sans oublier les banques, les pharmaceutiques, les détaillants, etc. Ce sont elles qui mènent et qui nous imposent leur modèle de société.
Il ne peut y avoir de véritable liberté, d’égalité et de démocratie sans un État digne de ce nom au service des intérêts supérieurs de la majorité, c’est-à-dire du peuple. Si on ne se réveille pas au plus vite, les choses vont rapidement empirer et nous devrons vivre dans un pays et dans un monde de plus en plus inégalitaire sans aucun service public gratuit et universel. Vraiment emballant pour les générations futures.
Le bouledogue et le caniche
Et dire que le ministre des ressources naturelles du Québec Claude Béchard avait clamé haut et fort en 2005 : «Moins d’État, plus de privé» (Journal de Montréal, 14 octobre 2005) et que son chef Jean Charest, le bouledogue de Sherbrooke, était fier de dire : «Seul un gouvernement libéral peut tenir tête aux syndicats, selon Jean Charest» (Le Devoir, 17 octobre 2005).
Bande d’innocents. Voilà ce que ça donne moins d’État et plus de privé et surtout du gros privé formé de transnationales étrangères cent fois plus grosses que le Québec. Et Charest qui se vante de tenir tête aux syndicats et qui laisse tout faire aux grosses compagnies et aux nantis, pour le mieux-être, enfin je suppose, de la classe moyenne et des générations futures.
Rions de bon cœur une dernière fois du petit caniche de service qu’est Claude Béchard par la lecture du titre de cet article paru dans La Presse du 7 décembre 2007 et intitulé : «Stephen Harper en visite dans la circonscription de Mario Dumont. Claude Béchard est furieux de ne pas avoir été invité». Même le premier ministre du Canada l’envoie paître… c’est tout dire!
Dumont et Harper font la paire
En parlant de Mario Dumont, qui est aussi crasse que les autres, lui, sa solution, pour régler les problèmes du Québec, n’est pas du côté de la dictature qui nous est imposée par les pétrolières et les papetières et par l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux par les compagnies et les nantis qui a atteint 88 milliards$ pour la seule année 2003, selon Statistique Canada, mais bien du côté des assistés sociaux, comme le laisse voir le titre de cet article du Journal de Montréal du 18 novembre 2007 intitulé : « Assistés sociaux : Dumont serait sans pitié».
Tout le monde sait ça, la compassion de Mario Dumont et de l’Action démocratique du Québec va vers les compagnies et les nantis continuellement exploités par les assistés sociaux, les syndicats et la population en général.
Y peut bien s’entendre comme larron en foire avec Stephen Harper et le parti conservateur du Canada. Tout de même un doute, un doute subsiste dans mon esprit à propos de la vraie nature du petit Mario de plâtre. Comme le Québec est, et de très loin, la province qui verse annuellement le plus de subventions gouvernementales (en 2005, aux dires mêmes de l’organisme patronale d’extrême-droite, le Fraser Institute, les gouvernements ont accordé pour plus de 19 milliards$ de subventions, dont plus de 5 milliards$ gracieuseté du gouvernement libéral du Québec, alors que l’Ontario en a versé à peine pour 1 milliards.
Ça aussi ça fait partie du modèle québécois, mais nos lucides préférés ne veulent pas toucher à ça, puisque ça aide leurs p’tits amis du grand monde), peut-être que le bigoudi intellectuel qu’est Mario Dumont avait en tête d’être sans pitié pour les «assistés sociaux corporatifs» et non les autres.
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