De la même façon dont la CIA a chargé le père du congressiste Lincoln Díaz Balart, en janvier 1959, de créer le premier groupe terroriste qui ait tenté de renverser la révolution cubaine, les services d’espionnage yankee entretiennent cette même obsession, 50 ans plus tard, en menant, à coups de millions, des opérations sous la couverture de leur agence d’aide humanitaire, la USAID.
Homme de confiance du renseignement nord-américain au plus haut niveau du régime sanguinaire de Fulgencio Batista, Rafael Díaz-Balart a créé son organisation avec les conseils d’un « team » d’assassins célèbres de la dictature.
Cette première d’une interminable succession d’initiatives de la CIA pour en finir avec la souveraineté de Cuba s’est caractérisée par une série de complots macabres comme cet incident du 22 septembre1960, à New York, dans lequel meurt une fillette de 9 ans, Magdalena Urdaneta.
Incroyablement, tout juste quelques mois après la prise du pouvoir par les révolutionnaires, quand Washington ne pouvait avoir recours au prétexte du communisme pour diffamer Cuba, en août 1959, on déclenchait depuis le QG de la CIA la première campagne terroriste de déstabilisation du processus révolutionnaire.
Très rapidement, des avions provenant des États-Unis menaient contre l’Île des missions d’infiltration d’agents, de transport d’armes et d’explosifs, pour la réalisation d’actes de sabotage et d’autres actions terroristes.
Le 21 octobre 1959, — la Révolution cubaine avait à peine 10 mois — un bimoteur mitraille La Havane faisant plusieurs morts et de nombreux blessés. Le 22, un train de passagers est mitraillé depuis un autre avion pirate dans la province de Las Villas.
On pourrait écrire une encyclopédie au sujet des agressions générées durant 50 ans par la diabolique machine yankee d’agressions «irrégulières».
Depuis l’élaboration du «Programme d’action clandestine contre le régime de Castro» approuvé le 17 mars 1960 par le président Dwight D. Eisenhower, jusqu’à la réunion convoquée par la USAID le 14 mai dernier en vue de la distribution des 45 millions assignés par Bush à la subversion à Cuba, ce sont des milliers d’actions de tous genres qui ont été générées par le dispositif anticubain de la CIA et autres agences qui se consacrent à la guerre sale.
Actions terroristes, sabotage, création de bandes armées, entraînement de groupes mercenaires, agressions biologiques et incitation à la désertion et à l’émigration illégale, en plus de centaines de complots pour liquider physiquement des leaders ou des représentants du processus révolutionnaire cubain, il n’y a pas eu de limite à la guerre sauvage qui a été déchaînée à partir des premières minutes qui ont suivi la victoire de la Révolution.
L’élimination de Fidel Castro est spécifiquement recommandée aussi tôt que le 11 décembre de 1959 par le colonel J.C. King, alors chef des affaires de l’hémisphère à la CIA, dans un memorandum secret adressé au directeur de l’Agence, Allen Dulles.
Des centaines de tentatives pour assassiner le leader cubain ont été observées tout au long de ces 50 ans, par tous les médias, certaines d’entre elles absolument hallucinantes, sorties du cerveau malade des psychopathes de la Compagnie.
Joyau de cette hystérie impériale, le Projet Cuba, présenté le 18 janvier 1962 par le général de Brigade Edward Lansdale au Groupe spécial élargi de la Sécurité nationale des États-Unis, énumère par écrit 32 tâches de la guerre sale que l’on confie à la CIA et aux autres agences qui conspireront au sein de l’Opération Mangouste (Mongoose).
Entre l’invasion mercenaire de Playa Girón, mise en déroute en 72 heures par la jeune Révolution cubaine, jusqu’à la campagne d’attentats de La Havane menée depuis l’Amérique centrale par Luis Posada Carriles sur ordre de la Fondation nationale cubano-américaine, une façade de la CIA, se situent des centaines d’assassinats, enlèvements, disparitions et opérations génocides qui ne font qu’illustrer l’intensité de l’obsession annexionniste du pouvoir impérial.
En octobre 1961, l’inspecteur général de la CIA, Lyman Kirkpatrick, dans un rapport où il évalue le pourquoi de l’échec de Playa Giron, confirme: «De janvier 1960, alors qu’elle ne comptait que 40 personnes», la station anti-Cuba de Miami «s’est étendue à 588 au 16 avril 1961 ».
Peu après, la station appelée JM/WAVE s’est convertie en la plus importante base des services clandestins d’ingérence avec des milliers d’hommes, en grande majorité d’origine cubaine et possédant une trajectoire de complicité criminelle avec la dictature renversée.
Recrutés parallèlement à Playa Girón come agents de l’Escadron de la mort qui a pris le nom d’Opération 40, les Luis Posada Carriles, Orlando Bosch, Frank Castro, Félix Rodríguez Mendigutía, Guillermo Novo, Gaspar Jiménez et autres crapules ont ensuite constitué une troupe d’élite de la CIA déterminée à éliminer les militants de gauche du continent.
Tandis que Posada se consacrait à torturer et faire disparaître de jeunes rebelles au Venezuela, comme chef des opérations de la police secrète désigné par l’Agence, Félix Rodríguez et d’autres mercenaires géraient l’opération de contre-insurrection où l’on a capturé et froidement assassiné celui qui demeure toujours le symbole d’une Amérique latine souveraine et de ses espoirs, Ernesto Che Guevara.
Parmi les manifestations les plus cyniques survenues au cours de ces années d’utilisation de mercenaires cubano-américains dans ces plans de domination non seulement de Cuba, mais aussi du continent, apparaît en 1976 la Coordination des organisations révolutionnaires unies, la CORU, qui réunit sur ordre de la CIA des groupes terroristes dits « autonomes » et qui se chargera d’un vaste plan de sabotage et d’opérations terroristes.
La CORU effectuera des dizaines d’attentats depuis le Canada jusqu’en Argentine — en appui au dictateur fasciste Pinochet et au Plan Condor — sous la direction de la même bande de vieux collaborateurs de la CIA. Parmi leurs exploits on trouve le sabotage en plein vol d’un avion civil cubain qui provoque la mort de 73 innocents.
Depuis l’entrée illégale du terroriste en territoire des USA en 2004, le cas de Luis Posada Carriles a été traité à coups de procédures de dilation, qui ne font que correspondre aux techniques du renseignement nord-américain.
De la même manière dont elle couvre ses tueurs sans l’ombre d’une notion d’éthique, l’Agence a développé de façon permanente, dans le monde entier, des opérations de désinformation, destinées à salir Cuba par la diffusion de fausses informations et de calomnies grossières.
Elle a pénétré dans ce but d’importants organes d’information. Elle a établi des mécanismes souterrains de sabotage des opérations commerciales et bancaires de l’Île, de détournement et de vol de fonds cubains, d’intimidation et de menaces à ses interlocuteurs, de corruption de fonctionnaires liés aux échange avec Cuba.
Elle a manipulé avec un cynisme caractéristique les mécanismes policiers et judiciaires de la Floride pour obtenir la condamnation des cinq cubains infiltrés dans les groupes terroristes générés par ses propres mécanismes et gérés par ses collaborateurs, tels que Alpha 66, la Brigade 2506 ou Hermanos al Rescate.
La CIA gère la fameuse Annexe secrète du Plan Bush d’annexion de Cuba, tandis qu’elle administre l’utilisation des 45 millions de la USAID consacrés à attaquer la Révolution, grâce aux agents du niveau de Frank Calzón et Frank Trujillo qui se sont rendus riches avec l’argent de la contre-révolution. De la même manière dont des vétérans de l’Opération 40 se sont convertis en caids du narcotrafic, avec l’appui fraternel de ce même appareil.
Par le biais de la USAID et du personnel d’espionnage de la représentation diplomatique étasunien à La Havane, la CIA a construit son réseau mercenaire d’informateurs rémunérés et d’opposants salariés — selon les techniques mises au point en Europe de l’est — qui composent une faune folklorique de personnages mis à la disposition des correspondants complaisants d’agences de presse étrangères.
Depuis Marta Beatriz Roque — «que les yankees envahissent Cuba, je m’en fiche» — jusqu’aux Dames en blanc associées à Michael Parmly et son Camajan, on cherche à distortionner dans la presse des oligarchies globalisées l’image de l’Île.
Une Île qui a résisté durant 50 ans aux attaques mises au point par les grosses têtes de Langley et qui est parvenue à démentir tous les pronostics catastrophiques qui annonçaient, et cela dès 1959 que la chute de la Révolution «n’était qu’une question de mois».