Son mariage avec Gazprom avait d’abord forcé Rabaska à sortir du placard et avouer ce qu’il avait toujours nié : sa raison d’être serait d’abord une ouverture vers le marché des États-Unis. De plus en plus, la présence du partenaire russe permet de lever le voile et de découvrir le vrai visage du controversé projet.
Affectée par la situation économique mondiale actuelle, Gazprom ne pourra livrer l’approvisionnement en gaz naturel de Rabaska avant 2017, voire 2020. Disparue, donc, cette « urgence » ayant « forcé » le gouvernement Charest à outrepasser ses lois et règlements, notamment la Loi sur la protection du territoire agricole.
De plus, la création prochaine d’un cartel des pays producteurs de gaz vraisemblablement mené par Moscou fixera dorénavant un prix mondial pour le gaz naturel. « L’ère du gaz bon marché est révolue », affirme le premier ministre russe, Vladimir Poutine. Ainsi s’envole le mirage d’un prix de faveur pour le Québec, tel que promis par Gaz Métro.
Enfin, cette fâcheuse tendance qu’a la Russie de mêler la politique à ses contrats d’énergie, allant jusqu’à « violer tous les accords passés… ce qui est totalement inacceptable » aux dires du premier ministre français François Fillon, n’augure rien de bon pour les États dépendant de Gazprom et leur approvisionnement gazier.
Les actuelles et répétitives coupures dans l’acheminement du gaz russe vers l’Europe le démontrent clairement : la Russie n’est pas un partenaire fiable. Alors que son approvisionnement n’est pas menacé et que le Québec est en voie de devenir lui-même producteur de gaz naturel, comment faut-il comprendre cet acharnement qu’a mis le gouvernement libéral à favoriser la création de cette nouvelle dépendance énergétique et envers la Russie de surcroît?
Tels des masques qui tombent, disparaissent une à une les justifications de Gaz Métro pour tenter de légitimer la construction d’un terminal méthanier en zone habitée face à l’île d’Orléans.
Suite à ces révélations, comment Gaz Métro peut-il encore plaider pour son projet destructeur d’environnement et dangereux pour la population, si ce n’est pour son seul profit au mépris du reste?
Et, surtout, comment le gouvernement québécois pourra-t-il seulement continuer de tolérer le projet Rabaska, sachant désormais que les justifications n’existent plus, que les controverses l’entourant sont de plus en plus évidentes et l’opposition de plus en plus affirmée?
Dans ce contexte, le Collectif Stop au méthanier fait une fois de plus appel à la raison : Gaz Métro doit retirer son projet définitivement et le gouvernement annuler le décret l’ayant autorisé.