La Palestine à l’ONU

2011/10/04 | Par PAJU

PAJU est conscient qu’Israël, les États-Unis, le Canada et quelques autres États s’opposent à cette requête de l’Autorité Palestinienne. En cas de veto étasunien au Conseil de Sécurité de l’ONU, ce qui semble avéré, l’Autorité Palestinienne pourrait

soumettre directement une résolution à l’Assemblée Générale et ainsi élever le statut d’observateur de la Palestine à celui d’État non membre. PAJU dénonce en premier lieu les positions étasunienne et canadienne fondées sur un aveuglement volontaire et unilatéral face à l’apartheid israélien et ce, malgré les nombreuses violations du droit international perpétrées par Israël.

Cependant, PAJU est également conscient que cette demande de reconnaissance comporte le risque de voir l’Autorité Palestinienne se substituer à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) en tant que porte-parole du peuple palestinien au sein des Nations unies. Cette possibilité, qui n’est pas à sous-estimer, donne lieu à d’intenses débats au sein même de la communauté palestinienne, tant en Palestine qu’ici au Québec, d’où notre position.

En effet, cette substitution pourrait avoir pour effet de marginaliser la question du droit au retour des réfugiés palestiniens, plus nombreux-ses que les habitants des Territoires occupés, et ceux des Palestiniens citoyens (de seconde zone) de l’État d’Israël. Deuxièmement, elle pourrait aussi donner du crédit et un nouveau statut, aux dépens de l’OLP, à une Autorité mal élue, en mal de réélection et très contestée à l’intérieur même des Territoires occupés. Enfin, elle pourrait également contribuer à reconnaître internationalement des frontières qui reposeraient davantage sur les rapports de forces actuels défavorables, plutôt que sur le droit international et les droits des peuples. Une éventuelle admission, complète ou partielle, pourrait aussi être un prétexte pour reprendre des négociations prétendument sur une base égalitaire mais en cessant de réclamer l’arrêt de la colonisation, raison première de la non-viabilité d’un État réel qui serait établi sur la « ligne verte » de 1967.

La décision prise par le gouvernement Netanyahou de construire davantage d’unités de logements à Jérusalem Est, c’est la réponse d’Israël à la demande présentée par Mahmoud Abbas. Elle sonne aussi le glas mettant fin à la comédie du faux processus de paix et le déclin de l’axe israélo-américain. Ne serait-ce aussi la fin de la notion de deux États et la renaissance de la notion d’un seul État binational?

Pour toutes ces raisons et en solidarité avec le peuple palestinien, PAJU n’approuve ni ne désapprouve la demande d’admission de la Palestine à l’ONU par l’Autorité Palestinienne. Cette position ne signifie aucunement une neutralité de notre part relativement à la domination de la Palestine par Israël soutenue par les É.-U., le Canada et d’autres puissances. Depuis dix ans, PAJU soutient ardemment les droits fondamentaux du peuple palestinien, et réclame :

  • La fin de l’occupation de la Cisjordanie et la fin du blocus de la bande de Gaza

  • La fin de la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem

  • Le droit de retour des réfugié-e-s (et de leurs descendant-e-s) résultant principalement des guerres de conquête de 1947/48 et de 1967

  • La reconnaissance de Jérusalem Est comme capitale d’un État palestinien

  • Le démantèlement du mur de la honte autour (et à l’intérieur) de la Cisjordanie

  • La pleine citoyenneté pour les Palestinien-ne-s résidant en Israël

Comme moyens d’action, PAJU participe à la campagne internationale, canadienne et québécoise de BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) en organisant deux manifestations hebdomadaires à Montréal, l’une pour le boycott des librairies Chapters/Indigo, dont les propriétaires subventionnent l’incorporation de juifs non israéliens à l’armée israélienne, l’autre contre le magasin Naot, entreprise israélienne fabriquant des souliers dans les Territoires occupés.

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