PKP, l’itinérant
Dans l’édition du 1er octobre du journal de rue L’Itinéraire, nous pouvons lire, sous le titre « Pierre-Karl Péladeau, Au secours de L’Itinéraire et des gens de la rue », une entrevue avec le patron de Quebecor.
Dans cet article, Serge Lareault, l’éditeur et directeur général de L’Itinéraire, écrit que, sans l’appui financier de Quebecor, l’aventure de L’Itinéraire aurait sans doute pris fin, il y a quelques années.
C’est la moindre des choses qu’une entreprise aussi riche que Quebecor ouvre les cordons de sa Bourse, qui est aussi un peu la nôtre, par le biais de la Caisse de Dépôt, actionnaire à 45% de Quebecor Media. Et on ne se mettra pas à fouiller pour savoir combien Quebecor recouvre pour sa générosité en déductions fiscales, qui sont, au bout du compte, des subventions déguisées avec l’argent des contribuables.
Il fut un temps où les mécènes se gardaient une petite gêne et avaient la générosité discrète. Mais, bon, c’était dans le temps de la charité chrétienne!
Ce qui est intéressant dans l’article de L’Itinéraire, c’est la réponse de PKP, lorsque Lareault lui demande si l’État investit suffisamment dans les causes sociales. Avant de lire sa réponse, déposez votre tasse de café.
« Pierre-Karl Péladeau, nous apprend l’éditeur de L’Itinéraire, préfère ne pas tomber dans la critique. ‘‘Je ne suis pas là pour dire au gouvernement quoi faire’’, affirme-t-il. »
Comment ça, PKP n’est pas là pour dire au gouvernement quoi faire? Ses journaux, dans lesquels il intervient sur une base quotidienne, ne font que ça : dire au gouvernement quoi faire !
Tous les chroniqueurs de droite qu’il a embauchés, les Joseph Facal, Nathalie Egrably de l’Institut économique de Montréal, Éric Duhaime du Réseau Liberté Québec, ont le même discours : plus de compressions dans les programmes sociaux afin de pouvoir réduire les impôts des bien nantis, comme PKP et ses semblables, et des entreprises comme Quebecor. L’effet de cette réduction des programmes sociaux? Plus d’itinérants dans les rues de Montréal. Mais, c’est pas grave, PKP finance L’Itinéraire…
D’ailleurs, c’est ce que nous apprend la même édition de L’Itinéraire avec un article de Gilles L. Bourque « Les inégalités de revenu s’accroissent au Canada » et un édito de Catherine Girouard sur « Le déséquilibre économique ».
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PKP, l’indépendantiste
Parce qu’il soutient financièrement et personnellement plusieurs activités culturelles, parce qu’il a assisté aux funérailles de Pierre Falardeau, parce qu’il a diffusé Le Moulin à Paroles sur le canal Vox, plusieurs indépendantistes croient fermement que PKP est des leurs.
La présentation du projet de Loi 204 sur l’amphithéâtre de Québec par le Parti Québécois confirmerait cette alliance.
Il faut avoir la naïveté d’une Agnès Maltais pour y prêter foi.
C’est oublier que PKP a maintenant beaucoup d’intérêts au Canada anglais avec Sun Media. Que ces médias, dirigés par l’ancien directeur des communications de Stephen Harper, Kory Teneycke, ont fait campagne pour le Parti conservateur lors des dernières élections. Que ces médias se spécialisent dans le Quebec bashing au Canada anglais.
PKP est tellement proche de Stephen Harper que Julie Snyder a été une des rares femmes invitées à rencontrer Michelle Obama lors du dernier voyage du président américain au Canada.
Pour comprendre le « nationalisme » de PKP et son alliance avec les Conservateurs de Stephen Harper, il faut revenir sur l’expérience du gouvernement de Brian Mulroney, lequel, d’ailleurs, préside le conseil d’administration de Quebecor et est le parrain d’un rejeton du couple PKP/Snyder.
Mulroney avait remporté les élections de 1984 en faisant alliance avec les nationalistes québécois dans le cadre du « beau risque » de René Lévesque. Il s’inspirait alors de l’alliance entre Diefenbaker et Maurice Duplessis lors de l’élection de 1958.
Stephen Harper a cherché à répéter l’expérience avec sa « reconnaissance de la nation québécoise », mais il a fait choux blanc. Mais, rien ne lui interdit d’essayer une nouvelle fois.
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La citation de la semaine
L’honneur revient à Gilles Renaud à Tout le monde en parle pour avoir qualifié Régis Labeaume de « maire de Québecor »!
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Le théâtre du Vieux-Monde
Le théâtre du Nouveau-Monde célèbre son 60e anniversaire avec une pièce de… Molière ! Cherchez l’erreur.
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