L’auteur et documentariste français Jacques Perrin et Éric Deroo, cinéaste et historien, ont mis dix ans de recherches d’archives, pour retracer l’histoire tristement déchirante et combien émouvante de la résistance du peuple vietnamien à l’envahisseur.
Histoire tragique que celle de la colonisation de ce pays qui, plus de trois mille ans avant notre ère, voit son territoire septentrional, une région montagneuse, être dominé par la Chine. S’ensuit une longue marche vers le sud. Ses habitants allaient délaisser la culture traditionnelle de la terre pour s’appliquer à domestiquer l’eau puisqu’ils vivraient désormais le long du delta du fleuve Rouge, imposant la culture du riz. Le Nam Viêt (pays des Viêt du Sud) amorçait son existence.
Puis, à la fin du 19e siècle, vinrent les Français pour qui coloniser est un devoir de civilisés. Désormais, les trois pays du Sud-Est asiatique, le Vietnam, le Cambodge et le Laos, porteront le nom d’Indochine française. On aurait cru alors les Vietnamiens prêts à céder.
Il n’en fut rien. À la faveur de l’invasion japonaise de 1945, Ho Chi Minh et le front vietminh résistent et marquent la fin du règne français à la défaite de Dien Bien Phu en 1954. Il ne reste que les Américains à s’en mêler. On connaît la suite.
FRANCE. V.O. française. 86 min.
Note :
Jacques Perrin, grand nom du documentaire français, nous est familier. Ne serait-ce que pour ses plus récents films « Microcosmos », « Le peuple migrateur » ou encore « Océans ». L’habitué du Vietnam livre ici un film mythique et poétique, illustré au moyen de documents d’archives savamment choisis, commenté par lui en voix off à partir de textes issus des littératures vietnamienne, française et américaine. D’autres témoignages, infiniment émouvants proviennent de lettres de soldats, lettres d’amour à leurs bien-aimées envoyées ou reçues, ou de déclarations de ceux qui, « venus d’ailleurs, ont cherché un jour à donner un sens à leur présence au Vietnam ».
Une démarche cinématographique, scientifique, historique et mémorielle, confirmée par son complice Éric Deroo. « Nous avons imaginé construire le film autour des éléments emblématiques et récurrents dans toutes nos images : l’eau, la terre, le ciel, le fer, le feu. Une Marche vers le Sud qui se déroulerait au rythme d’une journée tirée de l’éternité, de l’aube sur la frontière de Chine au nord, à la tombée du jour au large de la pointe de Ca Mau sur le Golfe de Thaïlande au sud. »
Le film est un hommage sans pareil au peuple vietnamien qui, jamais, n’a cédé à l’étranger.
L’Empire du milieu du Sud est présenté le 12 novembre à 15h00 à la Grande Bibliothèque et le 20 novembre à 17h00 à la salle Claude-Jutra de la Cinémathèque québécoise.
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