Nos confrères et consoeurs de l’industrie automobile en Ontario négocient présentement et les Trois Grands de l’auto exigent qu’ils ingurgitent le modèle de concessions américain. À Ottawa, le gouvernement Harper se balade avec une tronçonneuse dans les différents ministères, coupant tantôt un bras, tantôt une jambe. En Ontario, le gouvernement McGuinty enfile une camisole de force aux enseignantes et aux enseignants en les privant de leur droit de grève, de leur droit de négocier. Au Québec, nous voyons la même médecine s’appliquer. Nous subissons des attaques directes envers nos régimes de retraite et d’assurances collectives et nous avons peine à améliorer nos conditions salariales.
Nous vivons dans un système capitaliste basé sur l’offre et la demande. Nous, travailleuses et travailleurs, représentons la demande et c’est par notre consommation de biens et services que le système fonctionne. Sans nous, tout s’effondre! Or, les dirigeants des entreprises, sous le prétexte de la compétitivité et de la concurrence, s’évertuent à appauvrir la classe ouvrière. Cette même classe, qui par sa consommation, maintient en vie le système.
Plaidant la nécessité de demeurer compétitifs, les patrons exigent des concessions salariales et par la suite se plaignent de la faiblesse de la demande pour leurs produits!
La Banque du Canada réduit ses taux d’intérêt à des niveaux jamais vus. Puis, elle publie des mises en garde sur l’endettement excessif des ménages canadiens!
Les économistes néolibéraux pressent les gouvernements de redécouper l’assiette fiscale à l’avantage des mieux nantis. Moins d’impôts pour les plus riches devraient, disent-ils, favoriser l’investissement et permettre de « créer de la richesse ».
Mais l’argent prend le chemin des paradis fiscaux et le ministre des Finances Jim Flaherty et le gouverneur de la Banque du Canada Marc Carney se désolent du faible niveau d’investissements au Canada!
Pendant ce temps, pour assurer le fonctionnement minimal de l’État, les gouvernements puisent dans la poche des ménages en élargissant le champ de la tarification. Taxes santé, hausse des droits de scolarité, augmentation des tarifs d’électricité, toutes des mesures qui appauvrissent davantage les familles ouvrières, déjà privées des augmentations de salaire nécessaires pour suivre la hausse du coût de la vie.
Si nous comparions le système capitaliste actuel à l’état de santé d’une personne, nous poserions un diagnostic de mort imminente causée par de l’automutilation débridée.
Laissée à elle-même, la société va à la catastrophe. Pour maximiser leurs profits, comme l’exigent leurs actionnaires, les entreprises coupent dans les salaires et les avantages sociaux de ceux-là mêmes sur lesquels elles comptent, en bout de ligne, pour acheter leurs produits et services.
Considérée isolément, l’action de l’entreprise est logique. Mais, il ne faut pas être la tête à Papineau pour comprendre qu’appliquée à l’ensemble des entreprises, une telle pratique mène à la crise économique aussi inévitablement que le Titanic sur son iceberg.
Avec une personne dans cet état, le protocole de soins serait une prise en charge immédiate avec un suivi serré du patient.
Pour éviter la catastrophe appréhendée, il faut une intervention extérieure au monde de l’économie. Il faut une intervention étatique. Il faut l’intervention d’un gouvernement.
Le remède est connu
Mais encore faut-il que cette action gouvernementale soit basée sur la recherche du bien commun et non sur la satisfaction d’intérêts privés.
Au Québec, nous venons d’élire un gouvernement du PQ et nous devons être attentifs à ce que sera l’approche économique et sociale de ce gouvernement. Des choix clairs doivent être faits par l’équipe de Pauline Marois. Des choix comme une politique de plein emploi et de travail décent qui incluraient, entre autres, que l'achat de biens et services des municipalités, du gouvernement provincial et de ses sociétés d’État soit coordonné dans une stratégie d’achat québécois. Que des secteurs d’activités comme celui de l’aérospatial, déjà bien implanté au Québec, soient protégés de sa délocalisation à l’intérieur même du Canada et que son développement soit prioritaire pour le gouvernement.
La protection de notre filet social doit également être un souci de tous les instants pour le gouvernement notamment en ce qui a trait au régime de retraite public qui a besoin d’être amélioré et aux systèmes de santé et d’éducation qui doivent être publics, gratuits à l’utilisation et d’envergure mondiale.
Dans le système capitaliste actuel, c’est en prenant soin de la « demande », c’est-à-dire les travailleuses et travailleurs, que le système survivra!
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