La 15e édition des Rencontres Internationales du Documentaires de Montréal

2012/10/31 | Par Ginette Leroux

Novembre ramène depuis 15 ans son festival du documentaire. Les Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal (RIDM) présentent, du 7 au 18 novembre, 110 films provenant de 38 pays en 190 séances, dont 48 sont consacrées aux productions québécoises.

Quinze ans, ça se fête! Pour l’occasion, Charlotte Selb, la directrice de la programmation, et son équipe ont demandé à quinze personnalités de la scène culturelle québécoise, canadienne et étrangère de choisir parmi tous les documentaires leur coup de cœur.

Sont de la partie, Philippe Falardeau, Gael Garcia Bernal, Frederick Wiseman, Barbet Schroeder, Agnès Varda, Patricio Guzman, Lou Reed, Kim Longinotto, Jia Zhang-ke, Alanis Obomsawin, Gilles Jacob, Naomi Kawase, Philip Glass, Laura Poitras et Samira Makhmalbaf.

Parmi eux, le choix de Philippe Falardeau s’est arrêté sur une production belge. « Une délégation de haut niveau », un reportage drôle qui vire à la catastrophe sur les déplacements de la diplomation belge en Corée du Nord.

À son tour, Gael Garcia Bernal, le bel acteur fétiche de Pedro Almodovar, pour sa part, propose « Megacities » du réalisateur autrichien Michael Glawogger, douze portraits sur la misère des exclus, tournés dans quatre villes : Bombay, Moscou, Mexico et New York.

Frederick Wiseman, dont le film « Crazy Horse » a semé la controverse l’an dernier, a retenu un film du grand cinéaste allemand Marcel Ophüls. « Hôtel Terminus » est un document rigoureux dans lequel le cinéaste interroge ceux qui ont connu et côtoyé Klaus Barbie, le bourreau de Lyon.

Les documentaires des programmateurs invités couvrent le 20e siècle, de 1920 à 2000, de la Russie au Chili, mettant en lumière les diverses variantes qu’offre cinéma documentaire.

En compétition officielle, quatorze longs métrages se confronteront sur la ligne d’arrivée pour le Grand prix de la compétition internationale, le Prix Image et le Prix Montage.

« Leviathan » de Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel, « le film le plus ex citant de 2012 » selon Cinema Scope, est une plongée dans le ventre d’un bateau de pêche, filmée à l’aide d’une douzaine de petites caméras numériques.

Le voyage en train au cœur de la jungle philippine à bord du « Ex Press » de Jet Leyco se situe entre fiction et documentaire, mythe et réalité.

La caricature politique en Syrie et l’Égypte est au menu dans « Comme si nous attrapions un cobra » d’Hala Alabdalla.

De Raed et Rania Rafei, « 74 (La reconstitution d’une lutte) » rappelle la révolte étudiante contre la hausse des frais de scolarité au Liban en 1974. Ça vous rappelle quelque chose?

La réalisatrice roumaine Vanina Vignal propose « Après le silence – ce qui n’est pas dit n’existe pas? », un film hanté par les fantômes de la dictature.

Régis Sauder (Nous, les Princesses de Clèves, RIDM 2011) revient avec « Être là », un portrait, dur mais réaliste, de femmes psychiatres, infirmières ou ergothérapeutes qui œuvrent à la maison d’arrêt des Baumettes, à Marseille.

Le Québec nous réserve de nombreux films d’auteurs. À titre d’exemples « Sur le rivage du monde » (Sylvain Lespérance), « Le chant des ondes » (Caroline Martel), « L’état du monde » (Hubert Caron Guay et Rodrigue Jean), « The carbon rush » (Amy Miller), « The fruit hunters » (Yung Chang) ainsi que « Jeppe on a Friday » (Shannon Walsh).

À signaler, « Pieces and love all to hell » du cinéaste Dominic Gagnon, un collage de vidéos « inappropriés » récupérés avant qu’ils ne disparaissent de You Tube.

À ne pas manquer, la première mondiale de « Ma vie réelle » du regretté Magnus Isacsson ainsi que la soirée-événement au cours de laquelle il lui sera rendu hommage.

La section Panorama du festival regroupe les films les plus marquants de l’année. Parmi ces nouveautés, il est impératif de souligner le dernier opus de la cinéaste tchèque Helena Trestikova « Private Universe », un documentaire tourné sur 37 années. Lors de son passage à Montréal l’an dernier au RIDM, la rétrospective de son œuvre avait conquis les cinéphiles par son travail exceptionnel. Deux représentations sont prévues, soit le 14 et le 18 novembre.

Le film d’ouverture transporte le spectateur aux quatre coins de la planète. « The End of Time », de Peter Mettler, le cinéaste essayiste de Gambling, Gods and LSD (2002) est « Un grand trip visuel », où science, poésie et humanité se rejoignent à travers le concept du temps cher à Stanley Kubrick et à Chris Marker.

En clôture, « Journal de France » observe le monde par l’autre bout de la lorgnette. Le film du documentariste et photographe Raymond Depardon, choisi par le président français François Hollande pour faire son portrait officiel, coréalisé par Claudine Nougaret, sa compagne et fidèle collaboratrice, parcourt la carrière foisonnante du maître du documentaire et son travail en qualité de photographe.

Pour en savoir plus sur l’ensemble du festival : www.ridm.qc.ca

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