Dans le dernier de la série de trois reportages consacrés cette semaine aux Français au Québec, le Téléjournal de Radio-Canada traitait de la situation des étudiants français au Québec. Ils seraient plus de 10 000 et représentent le tiers des étudiants étrangers au Québec.
Le reportage s’est concentré exclusivement sur les étudiants aux HÉC, en rappelant qu’en vertu d’une vieille entente entre le Québec et la France, les étudiants français paient les mêmes droits de scolarité que les étudiants québécois, alors que les autres étudiants étrangers paient beaucoup plus.
Selon le reportage, les étudiants français paient 2167 $ en droits de scolarité, comparativement à un montant variant entre 13 700 et 16 000 $ pour les autres étudiants étrangers.
Est-ce acceptable? On peut en discuter.
Cependant, ce qui l’est moins, c’est qu’environ 15% des étudiants français sont inscrits dans une des trois universités anglophones!
Une véritable aubaine! Plutôt que de s’inscrire à un coût exorbitant dans une université américaine, ils viennent étudier sans frais supplémentaires au Québec dans une université anglophone pour « parfaire leur anglais » à nos frais!
Et dire que l’entente de 1978 avec la France avait pour objectif déclaré de « consolider le fait français au Québec »!
Ajoutons, pour montrer comment cette entente a été détournée de son objectif, qu’il y a plus d’étudiants français dans les universités anglophones du Québec qu’il y a d’étudiants québécois en France ! Faut le faire !
Cette semaine, dans une de ses chroniques intitulée « Le tabou », Michel David évoquait les activités de l’université McGill.
Il rappelait que « si la proportion des étudiants qui fréquentent les universités francophones et anglophones était la même qu’au niveau primaire et secondaire, il y aurait 37 000 étudiants de plus que maintenant dans les universités francophones, qui bénéficieraient d’un financement supplémentaire d’un milliard. »
« Bien entendu, personne n’osera poser le problème dans ces termes au Sommet », concluait Michel David.
On pourrait ajouter : tout comme on n’abordera pas le cas spécifique des étudiants français qui étudient en anglais à nos frais !
En tous les cas, ce n’est certainement pas le reportage de Radio-Canada qui va faire en sorte que le sujet soit à l’ordre du jour!
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