Comment un parti qui, sous Robert Bourassa, en 1974, a fait du français la seule langue officielle du Québec, et ce, avant même l'élection du Parti québécois à la tête du gouvernement, peut aujourd'hui, sous Philippe Couillard, refuser l'étude détaillée du projet de loi 14 pour moderniser et renforcer la Charte de la langue française vieille de 35 ans, si ce n'est pour répondre à un lobby électoral majoritairement anglophone?
Pour quelle raison le Parti libéral du Québec de 2013 est-il incapable de reconnaître le recul du français au Québec, très bien documenté notamment dans le monde du travail, si ce n'est par crainte de perdre des votes au sein de son électorat anglophone?
En 2010, l'ex-ministre, Christine Saint-Pierre, avait pourtant reconnu qu'il y avait péril en la demeure en déposant à l'Assemblée nationale le projet de loi 103, Loi modifiant la Charte de la langue française et d'autres dispositions législatives. Dans ce projet de loi qui fut relégué aux oubliettes, le Parti libéral proposait des mesures de renforcement de la Charte de la langue française en imposant l'adoption de politiques linguistiques pour les établissements d'enseignement collégial et universitaire, les organismes municipaux et les organismes de l'Administration. En outre, le Parti libéral était prêt à modifier la Charte des droits et libertés de la personne « pour y consacrer l'importance du français, la langue officielle du Québec ». Enfin, si dans le projet de loi 115 qui a remplacé le projet de loi 103 les mesures précédentes ont été abandonnées, celle relative à l'augmentation des montant des amendes pour les infractions à la Charte a été mise en place sûrement pour contrer la bilinguisation à outrance de la langue du commerce et des affaires.
Trois ans plus tard, renonçant à poursuivre ses propres initiatives inscrites dans le projet de loi 103 pour « assurer la pérennité du français au Québec », le Parti libéral a décidé de cesser toute réflexion et a plutôt choisi de s'opposer systématiquement au projet de loi 14. Ce même parti était pourtant prêt à insérer dans la Charte de la langue française que « le français est la langue officielle du Québec et qu'il constitue un élément fondamental de son patrimoine culturel et de sa cohésion sociale ».
Face à ce recul inadmissible, Impératif français lance un appel aux députées et députés libéraux pour les inviter à placer les intérêts supérieurs du Québec au-dessus de toute partisanerie et les enjoint de participer de bonne foi à l'étude détaillée du projet de loi 14. Si tel n'est pas le cas, il faudra, selon le président d'Impératif français, Jean-Paul Perreault, se rendre à l'évidence et reconnaître que la position du Parti libéral actuel est « la plus anti-québécoise de l'histoire libérale du Québec ».
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