Le 13 mai dernier, un autre pas a été franchi vers la création d’un nouveau syndicat pancanadien par les TCA-Québec et le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP).
Près de 250 dirigeants québécois des deux organisations syndicales ont participé à une rencontre régionale qui avait pour but de faire le point sur l’état des travaux devant mener à la naissance du nouveau syndicat, lors de la fin de semaine de la fête du Travail.
Dans quinze autres régions du Canada, des rencontres similaires, regroupant plus de 2 000 représentants des sections locales TCA/SCEP, ont lieu ces jours-ci.
Aux participants à ces rencontres régionales, on présente une rétrospective du travail colossal accompli par les groupes responsables des dossiers des communications, des statuts et du recrutement.
L’objectif de telles rencontres est de faire participer le maximum de personnes au processus menant à la création du nouveau syndicat. En impliquant ainsi les membres, on met en pratique un des aspects de faire du syndicalisme autrement par la participation du plus grand nombre!
Les prochaines étapes
D’autres étapes importantes devront être franchies avant le Congrès de fondation.
Lors de la dernière semaine de mai, le Bureau exécutif national des TCA et le Comité exécutif national du SCEP se réuniront pour entériner la version finale du projet des statuts du nouveau syndicat.
Au début du mois de juin, un exemplaire de ces statuts sera acheminé à toutes les sections locales. Le projet des statuts sera, par la suite, déposé pour adoption au Congrès de fondation.
Le 30 mai prochain sera une journée historique. Vers 11 heures, le nom et le logo du nouveau syndicat seront dévoilés lors d’une conférence de presse.
L’ultime étape sera le congrès qui se tiendra, comme je l’ai dit précédemment, à Toronto lors de la fin de semaine de la fête du Travail.
Une grande aventure
Pour arriver à la création de ce nouveau syndicat, il a fallu beaucoup de travail. Des dizaines et des dizaines de personnes ont discuté, débattu, brassé des idées. Cela n’a pas toujours été facile. Des tensions ont surgi, parfois. Des deuils ont dû être acceptés. Mais nous sommes fiers du résultat.
Cependant, cela ne constitue qu’une étape. Le gros du travail commencera avec la création du nouveau syndicat. Ce sera le début d’une grande aventure.
Cette aventure débutera avec la signature de la carte d’adhésion au nouveau syndicat. Au Congrès de fondation, chaque délégué présent signera une carte d’adhésion spéciale, qui lui octroiera le statut privilégié de membre fondateur du nouveau syndicat.
Une identité à définir
Dans cette grande aventure, chaque dirigeant, chaque officier et chaque membre auront un rôle important à jouer.
Par des prises de position et des actions, ils devront donner vie à cette nouvelle structure, lui créer une identité qui lui soit propre. C’est là que réside notre plus grand défi.
Comme je l’ai souvent dit, l’objectif n’est pas de devenir un plus gros syndicat, l’objectif est de devenir un meilleur syndicat. Meilleur pour nos membres, certes, mais aussi un meilleur agent de changement dans la société.
Un défi de taille
Le défi sera de taille, croyez-moi. Trente ans de néolibéralisme et d’un discours de droite dominant, cela laisse des traces profondes dans une société.
À force de se faire répéter sans cesse que l’État est trop gros, que nous payons trop d’impôts et de taxes, que notre filet social n’est plus soutenable, que d’espérer vivre dans une société plus égalitaire est une aspiration illusoire et dépassée, que tous nos projets de partage de la richesse représentent des dangers pour l’économie du pays et, finalement, que les syndicats sont rétrogrades et à la source de tous les maux de la société, beaucoup de travailleurs ont fini par y croire!
C’est ça la grande victoire du 1 % du club des mieux nantis et de la droite. C’est ce à quoi il faut s’attaquer comme nouveau syndicat.
Une nouvelle structure syndicale : le chapitre communautaire
Avec le nouveau syndicat, nous nous donnons comme objectif de rejoindre et de regrouper ces travailleurs qui occupent des emplois atypiques, des emplois à la marge, des emplois difficiles à syndiquer à cause de la désuétude du Code du travail.
Ces travailleuses et ces travailleurs pourront se regrouper dans des structures spécifiques, adaptées à leur situation et à leurs besoins. Cette structure, nous lui avons donné le nom de « chapitre communautaire ». Ces chapitres communautaires seront greffés à nos sections locales existantes.
Ainsi, les travailleuses et les travailleurs qui n’arrivent pas à se syndiquer à cause de leur statut de travailleur autonome ou parce qu’ils ne réussissent pas à rallier la majorité nécessaire dans leur établissement, pourront se regrouper et lutter avec nous pour changer la société. Cela ne pourra que nous rendre meilleurs et plus forts!
S’impliquer politiquement
Avec des sections locales fortes dans plus de 20 secteurs d’activités et dans toutes les régions du Québec et du Canada, nous aurons une base solide pour bâtir la résistance nécessaire face aux discours de la droite.
Au-delà de cette position défensive, nous devrons également passer à l’offensive pour faire valoir notre point de vue sur les principaux enjeux de la société. Et cela passe par notre présence dans l’arène politique.
Pour y jouer un rôle actif, par nos prises de position et notre participation aux débats, nous devons assurer la formation politique de nos membres et travailler à la politisation de la classe ouvrière. C’est incontournable!
À mon avis, nous devons aller encore plus loin. Il faut faire élire des travailleuses et des travailleurs pour nous représenter à tous les paliers de gouvernement. Nous devons faire en sorte d’être gouvernés par des personnes qui ont à cœur les intérêts des travailleuses et des travailleurs.
Susciter l’espoir
Je le répète : le défi est énorme. Nos ennemis souhaitent nous voir échouer. C’est normal. Mais nous savons que nous avons la responsabilité, aux yeux du peuple travailleur, de représenter l’espoir. Nous avons donc une obligation de réussite.
Tous les grands succès ont d’abord été un grand rêve. Ce rêve, que les membres des TCA et du SCEP partagent et que nous voulons partager avec l’ensemble de la classe ouvrière, c’est le rêve d’un mouvement syndical fort, ouvert, rassembleur qui joue pleinement son rôle d’agent de changement dans la société.