Ainsi, le chef du NPD et chef de l’Opposition à la Chambre des communes, Thomas Mulcair, a annoncé que son parti était prêt à financer un recours judiciaire à l’encontre de dispositions de la Charte des valeurs du gouvernement péquiste. Il a même approché un avocat spécialisé en droit constitutionnel à ce sujet.
Cette esbroufe survient avant même qu’un projet de loi ait été déposé à l’Assemblée nationale. Aux journalistes qui l’ont interrogé concernant l’appui qu’il reçoit de la part de ses députés québécois dans ce dossier, il a assuré de façon un peu surprenante qu’ils étaient tous d’accord.
Certes, c’est le droit le plus strict de M. Mulcair de critiquer ces propositions. Je partage même son point de vue en bonne partie. Mais la décision de se servir des fonds de son parti pour initier la contestation judiciaire d’une éventuelle loi de l’Assemblée nationale constitue une gaffe, car il dénote de l’arrogance envers une institution dont il pourtant a déjà fait partie en tant que député et ministre libéral.
Comme s’il se considérait comme le seul rempart des droits démocratiques. Quelle outrecuidance! Même Justin Trudeau ne s’est pas permis d’aller aussi loin.
En remontant quelques décennies en arrière, on croirait entendre l’ancien dirigeant d’Alliance Québec qui a contesté la loi 101 au nom de la défense des droits des anglophones québécois.
Mais ce qui me surprend le plus dans cette situation, c’est le silence des 57 autres députés néodémocrates québécois. Qu’aucun d’entre eux ne semble avoir remis en question le geste de leur chef est renversant quand on sait qu’un certain nombre ont des convictions souverainistes, qu’ils ont même manifestées publiquement dans le passé. La ligne de parti serait-elle devenue aussi contraignante au NPD que chez les conservateurs et les libéraux ?
Cette conjoncture me place devant un dilemme personnel. J’ai voté pour le NPD lors élections de 2011 après avoir accordé mon appui au Bloc Québécois à plusieurs reprises.
Mais j’hésiterai beaucoup à le faire la prochaine fois. Et il n’est pas question que je retourne au Bloc après l’expulsion de la députée Maria Mourani. Devrai-le me résoudre à annuler mon vote ? Pourtant je ne l’ai jamais fait depuis 1957.
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