Les propos de TransCanada sont un tissu de mensonges

2013/09/20 | Par Mouvement Stop Oléoduc (Kamouraska)

Le Mouvement Stop Oléoduc de Kamouraska tient à « rectifier » à son tour les propos rapportés dans le Placoteux (édition du 11 septembre) dans lesquels TransCanada nie que le pétrole transporté par l’Oléoduc Énergie Est soit du pétrole lourd provenant des sables bitumineux d’Alberta et qu’il soit destiné principalement à l’exportation.

« Ces propos, affirme Simon Côté, un des porte-parole de Stop Oléoduc (Kamouraska), cherchent à semer la confusion chez les citoyens et les élus puisqu’ils contredisent tous les documents officiels. TransCanada risque de flouer les gens lors de ses prochaines rencontres d’information, comme celle à Saint-Onésime le 2 octobre prochain ».

Ce que TransCanada projette, tout le monde l’a compris, c’est essentiellement d’acheminer le pétrole des sables bitumineux à deux terminaux de stockage pour l’exporter par bateau, à Lévis au Québec et St-Jean au Nouveau-Brunswick. TransCanda fonde d’ailleurs sa demande d’autorisation à l’Office national de l’énergie sur les contrats d’approvisionnement fermes qu’elle détiendrait de la part de clients étrangers.

Quant aux quantités limitées qu’elle pourrait fournir aux raffineries Suncor de Montréal et Ultramar de Lévis, il s’agit bel et bien de pétrole albertain puisqu’elle fait valoir que les raffineries et le Québec profiteraient du fait que le prix du baril de pétrole albertain est présentement de $20 inférieur à celui importé, ce qui est par ailleurs une autre supercherie, puisque cet avantage disparaîtra dès que le pétrole albertain pourra être exporté sur le marché international.

TransCanada se garde bien, d’ailleurs, de préciser d’où viendrait le pétrole « léger et synthétique » qu’elle prétend fournir aux raffineries québécoises qui ne sont pas équipées présentement pour raffiner le pétrole lourd d’Alberta.

De plus, « contrairement à ce que TransCanada prétend dans ses rectifications, ajoute Roméo Bouchard, du comité Information de Stop Oléoduc, le pétrole qui alimente le Québec ne vient pas du Venezuela et d’Arabie Saoudite, ‘des pays qui ont des lois moins strictes en matière de protection de l’environnement’, mais principalement d’Afrique (40%), de la Mer du Nord (30%) et de Terre-Neuve (12%), et une récente étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) estime que ces pétroles légers et diversifiés sont parmi les moins polluants. Pas de comparaison en tous cas avec le pétrole des sables bitumineux, qui les surpasse tous de plus du double pour la pollution ».

Passons sur les protestations de TransCanada en ce qui concerne les garanties de sécurité de l’Oléoduc Énergie Est. Les fuites et déversements d’oléoducs se comptent par centaines chaque année et sont parmi les plus importants. Les plans d’urgence sont déficients et le contrôle de l’Office national de l’Énergie est inadéquat et complaisant.

« Il n’y a pas un mot à croire des propos de TransCanada, conclut Simon Côté; c’est n’importe quoi pour vendre le projet. Ce n’est pas pour rien que le conseil des maires de la MRC de Kamouraska vient d’adopter une résolution à l’unanimité pour exiger de nos gouvernements des consultations et des réponses crédibles aux nombreuses inquiétudes que suscite ce projet, qui traversera le Kamouraska sur 50 kilomètres, y compris le nouveau Parc régional du Haut-Pays de Kamouraska ».