Les Éditions Trois-Pistoles annoncent qu’elles démarrent une campagne de financement populaire pour que puisse être publiée à un prix abordable l’édition courante de 666-Friedrich Nietzsche, un ouvrage de 1392 pages, que VLB considère comme le testament littéraire, politique et social de l’œuvre qu’il a entreprise en 1968. Une colossale entreprise qu’il décrit ainsi :
Quand on met dans l’écriture tout ce par quoi on est porté, on n’écrit plus avec l’encre bleue d’un stylo feutre, mais avec le sang de son propre corps – une phrase qu’on trouve aussi bien chez Herman Melville, James Joyce et Friedrich Nietzsche. Je fais donc mien ce leitmotiv d’Ainsi parlait Zarathoustra :
Ceci n’est pas un livre : qu’importent les livres!
Qu’importent cercueils et suaires!
C’est une volonté, c’est une promesse.
Voici l’ultime rupture des ponts.
C’est un vent de mer, un lever d’ancre,
Un grondement de roue, un changement de barre.
Le canon tonne, blanche la vapeur de son feu.
Et la mer Océane rit, la monstresse!
VLB a investi à fonds perdus plus d’un million de dollars dans la culture au Bas Saint-Laurent : au Caveau-Théâtre, à la Maison de VLB et aux Éditions Trois-Pistoles. Il a récemment hypothéqué sa maison pour que les Éditions Trois-Pistoles puissent survivre aux coupures fédérales et québécoises qui atteignent désastreusement le monde de la culture. Il ne peut aller plus loin.
D’où cette campagne de financement populaire, car de sa réussite ou de son échec dépend l’avenir de la seule maison d’édition littéraire professionnelle en région (400 titres publiés en 20 ans) et celui de l’écrivain VLB. Sans l’appui populaire que sollicitent les Éditions Trois-Pistoles, celles-ci devront malheureusement cesser d’apporter leur contribution à notre culture nationale.
Quant à 666-Friedrich Nietzsche que VLB considère comme un ouvrage susceptible d’éclairer ce que nous avons été, ce que nous sommes et ce que nous pourrions être comme nation souveraine à la lueur de la lecture de Nietzsche, l’écrivain des Trois-Pistoles dit ceci :
Si cette campagne de financement populaire ne devait pas rencontrer son objectif, soit 150 000 $, je devrai renoncer définitivement à la publication de mon ouvrage – et c’en sera terminé pour moi de l’écriture. Je n’en aurai pas de ressentiment : le silence est peut-être ce nouveau terrorisme que Nietzsche appelait, son corps-esprit couvert de tant de sang versé à cause des mots que celui-ci, telle la mer Océane, coule toujours de par le monde, dans la fureur.
La campagne de financement populaire des Éditions Trois-Pistoles commence aujourd’hui. Vous pouvez prendre connaissance de tous ses tenants et aboutissants sur la page Facebook Victor-Lévy Beaulieu, sur le site des Éditions Trois-Pistoles et divers autres médias sociaux.
Photo: Pedro Ruiz - Le Devoir
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