Bernard Drainville, la voix de la justice sociale

2015/03/03 | Par Texte collectif

Gilles Chapadeau, ancien député, conseiller régional FTQ
Robert Dean, syndicaliste, fut entre autres ministre délégué de l’Emploi dans le gouvernement de René Lévesque
Luc Desnoyers, ancien député du Bloc Québécois, directeur québécois des TCA de 1995 à 2008 et ancien vice-président de la FTQ
Marc Laviolette, CSN et président de la CSN de 1999 à 2002

Notre appui à Bernard Drainville dans la course à la chefferie du Parti québécois est entre autres motivé par la nécessité d’avoir une voix forte en faveur de la justice sociale dans le monde politique québécois. Pour nous, la voix de la social-démocratie, la voix des régions, la voix des travailleurs de la classe moyenne et des plus vulnérables est incarnée par Bernard Drainville.

Rien n’incarne mieux cela que sa volonté de bonifier le système public de retraite québécois, alors qu’une grande partie des travailleurs de la classe moyenne se dirigent vers un naufrage financier au moment de la retraite. Selon le comité d’experts sur l’avenir du système de retraite (comité D’Amours), près de deux millions de travailleurs québécois ne participent à aucun régime collectif. Alors que les régimes de pension à prestations déterminées se font rares, de plus en plus de travailleurs — en particulier les plus jeunes — n’ont pas de régime de retraite. Si nous voulons éviter que des millions de Québécois s’appauvrissent dans les prochaines décennies, nous devons donc agir, collectivement.

Au moment où le système de retraite se trouve fragilisé, le gouvernement fédéral est en train de se soustraire à ses responsabilités. Ottawa a décidé de repousser l’âge admissible pour recevoir les pensions fédérales de 65 à 67 ans. Cette décision appauvrira les futurs retraités et obligera Québec à soutenir les personnes bénéficiant de l’aide sociale deux ans de plus. Ottawa s’enrichira donc aux dépens des personnes âgées et du Québec.

Ottawa se retire aussi de ses responsabilités en raison des méthodes d’indexation de la Pension de la sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti. Dans les prochaines décennies, le niveau de soutien financier du gouvernement canadien diminuera de près de la moitié de son niveau actuel. On parle donc d’un désengagement massif d’Ottawa !


Une bonification du régime public

Si rien n’est fait, de plus en plus de travailleurs de la classe moyenne se retrouveront dans une situation de précarité financière au moment de leur retraite. Le Québec et les provinces canadiennes ont demandé au gouvernement fédéral de procéder à une bonification du Régime de pension du Canada et du RRQ d’un même mouvement, mais Ottawa a refusé. La première ministre de l’Ontario a donc déposé un projet de loi qui prévoit l’ajout d’un régime public complémentaire dans cette province. Cette décision de l’Ontario permettra au Québec d’aller de l’avant sans mettre à risque la compétitivité de ses PME.

Avec Bernard Drainville, nous proposons donc que le Québec bonifie le Régime des rentes du Québec en augmentant graduellement le niveau des cotisations des employés et des employeurs, de façon à ce que les prestations atteignent un niveau assurant la sécurité financière de millions de travailleurs dans l’avenir. Cette bonification progressive serait pleinement effective dans quelques décennies, de façon à assurer l’équité entre les générations.

L’État québécois ajustera ses régimes de retraite, ce qui fera en sorte que ses employés et le gouvernement lui-même n’auront pas à cotiser davantage, au net. Le même mécanisme jouera pour les entreprises qui offrent un régime à prestations déterminées. Ces dernières profiteront en outre d’une plus grande stabilité financière, ce qui renforcera les régimes de retraite et la situation de ces entreprises.

Comme société, le Québec ne peut pas se permettre de laisser des millions de travailleurs se diriger vers la précarité au moment de la retraite. Cela représenterait un immense recul après des décennies de progrès social. Ce serait aussi très néfaste pour notre économie. Il nous faut agir et il faut le faire maintenant.