Gouvernance scolaire, un projet qui ne tient pas la route

2016/04/04 | Par Louise Chabot

L’auteure est présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Alors que s’enclenche la dernière semaine de consultations parlementaires sur le projet de loi no 86 portant sur la gouvernance scolaire, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) tient à réitérer que ce projet de loi ne tient pas la route car il ne répond en rien aux besoins des élèves ni à ceux du personnel de l’éducation.

Fondamentalement, ce projet de loi reflète le manque de vision flagrant de ce gouvernement en éducation; un manque de vision qui guide pourtant les décisions du ministre et qui devient, par le fait même, sa vision de l’éducation.

 

Un gouvernement qui ne vise pas les bonnes cibles

Alors que notre système public d’éducation est fortement ébranlé par les nombreuses coupes et compressions imposées depuis plusieurs années, que le personnel porte à bout de bras nos écoles, que trop souvent les élèves n’ont même pas accès à des lieux adéquats pour l’apprentissage, le gouvernement Couillard ne trouve rien de mieux à faire que de s’empêtrer durant des mois dans un débat de structures, plutôt stérile.

Outre le fait que ce projet de loi s’attaque aux mauvaises priorités, il est également nocif pour notre démocratie scolaire. Sur la démarche, le gouvernement apporte des changements majeurs sans avoir pris le temps de réfléchir et de discuter avec ceux qui auront à les mettre en œuvre. Sur le plan du contenu, nous déplorons l’abolition des élections scolaires qui, quoi qu’on en dise, demeurent la base démocratique sur laquelle nous avons construit notre système d’éducation. Nous reconnaissons que des ajustements étaient nécessaires mais cela aurait dû se faire en préservant la démocratie scolaire.

 

Restaurer le droit à l’égalité des chances

Par ailleurs, pendant que le ministre Sébastien Proulx palabre en commission parlementaire, il fait fi des besoins urgents des élèves et ignore le grave manque de ressources qui afflige l’ensemble du personnel de l’éducation. Ultimement, avec ce sérieux manque de soutien et cet abandon de l’éducation, c’est le droit à l’égalité des chances de chacun, de la petite enfance à l’université, qui est renié par ce gouvernement aveugle. Tout le monde devrait mériter une chance égale d’écrire son avenir. Pour y arriver, il faut un réinvestissement majeur en éducation et l’élaboration, conjointement avec l’ensemble du personnel de l’éducation, d’un plan ambitieux ayant comme priorité la réussite éducative de tous.