Suite aux pressions exercées par les partis d’opposition, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) vient de confirmer qu’il enquêterait sur le financement des partis politiques durant les 20 dernières années. C’est une victoire, comme l’a souligné le député solidaire Amir Khadir. Mais c’aurait dû se faire bien avant.
En effet, la Loi sur le financement des partis politiques adoptée en 1977 sous le gouvernement Lévesque «confiait au Directeur général des élections exactement les mêmes pouvoirs d’enquête sur les finances des partis politiques que ceux qu’a possédés la Commission Charbonneau. Tous les DGE depuis 1977 auraient pu et auraient dû veiller sur l’application rigoureuse de la loi. De toute évidence ils ne l’ont pas fait. Pourquoi ?».
Cette citation on ne peut plus explicite est tirée d’un livre paru récemment, Robert Burns, le ministre de la démocratie citoyenne, écrit par André Larocque. Ce dernier était sur la ligne de front lors de l’adoption de cette réforme puisqu’il occupait le poste de secrétaire associé au Secrétariat à la réforme électorale et parlementaire dont Burns était le titulaire.
Mais, par opportunisme électoral, aucun des deux partis qui se sont succédés au pouvoir depuis 1977 n’ont octroyé par la suite de ressources financières suffisantes au DGE pour qu’il embauche le nombre d’enquêteurs nécessaires afin qu’il puisse exercer efficacement le rôle de chien de garde de la démocratie qui lui est dévolu par la loi.
Ce dernier s’est contenté de sanctionner des peccadilles. Il a fallu la tenue de la Commission Charbonneau pour dévoiler les stratagèmes, comme le recours à des prête-noms, qui ont permis de bafouer la loi pendant des décennies.
Mais, au fait, le DGE les a-t-il enfin ces fameuses ressources qui lui permettraient d’exercer son rôle de surveillance et de contrôle ? Non.
Alors la récente annonce ne serait-elle qu’une parade pour rassurer l’opinion publique ?
Pourtant il faut absolument éradiquer la culture de collusion en politique telle que l’ont pratiquée jusqu’ici les vieux partis au Québec si l’on veut que les citoyens recommencent à avoir confiance en la chose publique.
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