La semaine dernière, notre chef et notre Conseil de bande ont adopté une résolution en opposition à toute activité minière (bornage, exploration, exploitation) à l’intérieur du territoire ancestral que nous occupons et tel que reconnu par l’Accord Trilatéral. Nous réclamons la remise en place du moratoire en vigueur depuis 2011 sur l’exploitation minière.
Depuis les temps immémoriaux, notre première Nation occupe et utilise ce territoire pour ses activités traditionnelles. Notre gestion du territoire, comme partie intégrale de notre mode de vie, est orientée vers la conservation des ressources et l’harmonie avec la Terre mère. Cependant, les impacts des inondations, de la coupe forestière, et de la surexploitation de la faune durant les cent vingt-cinq (125) dernières années ont dévasté les terres et les ressources et perturbé notre mode de vie traditionnel.
Afin de surmonter ces impacts, maintenir notre mode de vie traditionnel et améliorer la gestion du territoire et de ses ressources pour le bénéfice de tous, notre Première Nation demande aux gouvernements du Canada et du Québec de développer, en partenariat avec elle, une stratégie de développement basée sur les principes du développement durable, comme il est écrit dans le Rapport du Comité sur l’environnement et le développement des Nations Unies de 1987 (Rapport Brundtland).
En toute bonne foi, notre première Nation a signé un Accord trilatéral avec le Canada et le Québec, le 12 août 1991, pour promouvoir le développement durable des ressources renouvelables et l’exploitation commune de l’usage des ressources par notre nation et la population non-algonquine dans le territoire reconnu par l’Accord trilatéral. Ce territoire est notre territoire ancestral et actuel.
Le 12 mai 1998, malgré certains désaccords, notre Première Nation et Québec sont parvenus à une entente, l’Accord bilatéral, inspirée de l’approche et du processus de l’Accord trilatéral, pour entreprendre des négociations sur l’aménagement conjoint des ressources naturelles et le partage des revenus. Ces questions étaient déjà comprises dans l’Accord trilatéral entre notre Première Nation et Québec.
En 2006, nous avons été très proche d’un accord à long-terme avec le Québec, bloqué par le refus du Québec d’accepter même un très petit part de partage de revenus avec les Algonquins. Les négociations ont repris en 2015 et avant que le problème minière actuel ne survienne nous avons eu espoir d’atteindre un accord mutuellement bénéfique.
En juin 2016, pendant que notre Conseil négociait un projet d’accord avec Québec en vue d’exécuter les ententes de 1991 et de 1998, le gouvernement du Québec a furtivement levé le moratoire concernant l’exploitation minière sur notre territoire, moratoire en vigueur depuis 2011.
Le moratoire sur les activités minières a été levé unilatéralement par le Ministère québécois de l’Énergie et des Ressources naturelles sans aucun avis préalable, ni consultation de notre nation algonquine tel que stipulé par la Cour suprême du Canada dans une cause récente.
En août 2016, les représentants de notre nation algonquine ont expressément demandé une confirmation au représentant spécial de Québec, M. Mario Gibeault, qu'aucune activité minière n'était envisagée dans le secteur forestier Seaman de notre territoire reconnu par l'Accord trilatéral. Le 6 août 2016, ils obtenaient une confirmation écrite qu'aucune activité minière n'était envisagée.
Suite à la levée du moratoire, la compagnie minière Copper One a annoncé aussitôt qu'elle s'apprêtait à entreprendre des activités minières à l’intérieur du territoire ancestral que nous occupons et tel que reconnu par l’Accord Trilatéral.
Les activités minières sont totalement incompatibles avec les termes et l'intention de l'Accord Trilatéral de 1991, de l'Accord bilatéral de 1998 et des recommandations de 2006 qui en découlent et qui visent à assurer la poursuite des activités traditionnelles de notre nation algonquine et l'usage durable des ressources renouvelables. Le moratoire imposé, il y a cinq ans, visait le même objectif. Paradoxalement, les activités minières envisagées auraient lieu dans une vaste Réserve naturelle du Québec, le Parc La Vérendrye.
Notre nation algonquine a sans cesse et avec force exprimé son opposition aux activités minières sur son territoire ancestral que nous occupons et tel que reconnu par l’Accord Trilatéral. Aussi, aucune activité minière (bornage, exploration ou exploitation) ne sera acceptée sur ce territoire.
Chef Casey Ratt a déclaré: «Nous avons écrit au Premier Ministre du Québec et aux ministres concernés afin de leur demander que les terres comprises dans notre territoire ancestral soient soustraites au bornage et autres activités minières et que les droits miniers existants soient cancellés. Nous savons que la Loi sur les mines du Québec donne l'autorité au ministre de restreindre les activités minières sur notre territoire ancestral et d'annuler tout droit minier existant sur le territoire».
Conseiller Norman Matchewan a ajouté:«Notre nation algonquine contrôle la terre en ce qui concerne les activités minières et si des activités d'exploration minière sont découvertes, nous allons prendre toutes les mesures nécessaires, mais pacifiques, pour protéger notre eau, nos terres et notre faune».
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