C’est sous une légère pluie que la marche du 1er mai s’est mise en branle au parc Jean-Brillant. Dans leur uniforme flamboyant et au son des trompettes, les paramédics en grève ont marché à la tête de la marche. La Fête internationale des travailleuses et travailleurs avait pour thème cette année Le travail, pas à n’importe quel prix. Ce thème est une revendication portée par les centrales syndicales qui réclament un salaire minimum à 15 dollars l’heure.
Travailler à temps plein au salaire minimum signifie, pour plus de 210 000 personnes au Québec, qu’elles sont emprisonnées dans la pauvreté et doivent compter sur les banques alimentaires pour joindre les deux bouts.
« Il y a encore une catégorie de travailleuses et travailleurs qui n’ont pas accès à la syndicalisation et pour qui les normes minimales du travail ne sont pas respectés. Ces travailleuses et travailleurs défavorisés et exploités se retrouvent dans les emplois agricoles, domestiques et des agences de placement », de souligner Viviana Medina, du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants de Montréal.
« Nous luttons depuis une dizaine d’années pour l’augmentation du salaire minimum au Québec. Il faut donc rappeler au gouvernement du Québec que le travail ne se fait pas à n’importe quel prix et qu’il a la responsabilité de hausser le niveau de vie des travailleurs et des travailleuses du Québec », de scander Mélanie Gauvin, de l’organisme Au bas de l’échelle.
Richard Perron, le président du Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), a d’abord rappelé les origines de la Fête des travailleurs du 1er mai avec la pendaison de syndiqués, suite au rassemblement de Haymarket Square de Chicago en 1886.
« Les travailleuses et travailleurs ne sont pas des données comptables, mais des êtres humains qui ont de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts. Qu’on ne vienne pas nous dire qu’il n’y a pas suffisamment d’argent au Québec. Avec des surplus budgétaires de plusieurs milliards de dollars que le gouvernement vient d’engranger en coupant dans les services publics. Avec le 1,3 milliard que le gouvernement a donné à Bombardier, pour voir leurs dirigeants s’octroyer des augmentations de salaire indécentes. Avec les dizaines de milliards de dollars cachés dans les paradis fiscaux et que l’on nous vole aux services publics. Ça nous démontre qu’il y en a de l’argent au Québec », de déclarer Richard Perron.
Le président du SPGQ a conclu que « l’image de la classe politique prosterné lors des funérailles de Desmarais est assez éloquent. Nous ne céderons pas au fatalisme et nous continuerons à réclamer de meilleures conditions pour les travailleuses et travailleurs du Québec et pour le bien de notre société ».
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