C’est par une température froide que le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a organisé, le 22 mai dernier, une manifestation pour réclamer un meilleur accès au logement social. La température s’est réchauffée lorsque les policiers du SPVM ont aspergé de poivre de Cayenne les manifestants qui occupaient l’ancien hôpital situé à l’angle des rues René-Lévesque et Saint-André.
En point de presse, Céline Magontier, organisatrice communautaire du FRAPRU, a déclaré « qu’il faut augmenter la pression sur les gouvernements du Canada et du Québec pour les forcer à créer des logements sociaux partout où des familles et des personnes mal-logées en ont besoin ».
Selon le FRAPRU, « les budgets déposés en mars 2017 à Ottawa et à Québec confirment le manque de volonté des gouvernements dans la mise en œuvre du droit au logement. Le gouvernement Couillard avait les moyens d’investir beaucoup plus, mais il s’est limité à financer 3000 logements sociaux pour tout le Québec. Ces logements ne font que remplacer les unités qui n’ont pas été financées depuis 2 ans, en raison des coupures budgétaires ».
« Pourtant, le gouvernement du Québec dispose de plus d’argent du fédéral pour le logement et d’un surplus faramineux de 3,7 milliards de dollars. Du côté d’Ottawa, le budget Morneau a annoncé un nouveau Fonds national de 5 milliards de dollars pour le logement, mais cette somme est étalée sur 11 ans », d’expliquer madame Magontier.
Le FRAPRU estime que les prochains mois seront cruciaux, puisque que le gouvernement du Québec poursuivra la révision de ses approches en habitation et que le gouvernement fédéral a promis une Stratégie canadienne sur le logement pour l’automne.
Dans le cadre d’une semaine d’actions pour le logement social, les membres du FRAPRU ont organisé à Québec, Montréal et Sherbrooke des occupations de bâtiments et de terrains. L’organisme désirait par ces occupations de bâtiments inoccupés appartenant aux gouvernements qu’ils puissent accueillir des logements sociaux.
À Montréal, l’occupation du bâtiment désaffecté de l’ancien hôpital se voulait pacifique. Lorsque les manifestants ont installé une bannière devant la porte du bâtiment désaffecté, les policiers ont chargé ceux-ci avec les matraques et le poivre de Cayenne. Plusieurs contestataires se sont barricadés à l’intérieur du bâtiment. Les manifestants qui se trouvaient à l’intérieur ont tous quitté, après une négociation avec les policiers.
À Québec, les manifestants ont occupé de nombreuses maisons vacantes sur les terrains militaires de Sainte-Foy, et à Sherbrooke, ce fut l’occupation d’un terrain vacant en plein centre-ville.
Selon le site du FRAPRU, d’autres actions du même type se succéderont en Montérégie, en Abitibi et dans le Bas-du-Fleuve dans le courant de la semaine.
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