Montréal : le conseiller Rotrand dépose une motion pour le salaire minimum à 15 $

2017/08/23 | Par Richard Lahaie

Lundi 21 août, sur l’heure du dîner, les membres de « l’intercampagne sur la hausse du salaire minimum » ont manifesté leur appui à la motion du conseiller Marvin Rotrand. Cette motion demande que le Québec suive l’exemple de l’Alberta, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique en adoptant un salaire minimum de 15 $ l’heure.

Au Québec, le salaire minimum est actuellement à 11,25 $ de l’heure et il augmentera graduellement à 12,45 $ d’ici 2020, alors que le salaire minimum albertain sera de 15 $ l’heure à partir du 18 juillet 2018 et que celui de l’Ontario l’atteindra le 1er  janvier 2019. La Colombie-Britannique a annoncé que son salaire minimum atteindra le 15 $ de l’heure dès 2021.

En point de presse, Gilbert Anguan, du Comité Côte-des-Neiges Ensemble pour 15 $ déclare « la faible hausse du salaire minimum au Québec est un recul en matière de norme du travail par rapport à d’autres provinces. Le conseil municipal de Montréal doit exprimer la volonté de ses résidents en adoptant cette motion ».

Le représentant du Comité de Côte-des-Neiges ajoute que « depuis 2001, Montréal se situe en quatrième position en ce qui concerne l’incidence de la pauvreté, derrière Toronto, Vancouver et Winnipeg. Montréal est également la ville canadienne ayant l’indice d’inégalités de revenus le plus élevé au pays ».

« Augmenter le salaire minimum à 15 $ l’heure est une forme de redistribution de la richesse. C’est permettre à celles et ceux qui effectuent le travail de pouvoir améliorer leurs conditions de vie », de renchérir Alain Duguay, du Syndicat industriel des travailleuses et des travailleurs (SITT-IWW).

« Les décideurs nous promettent d’enrayer la pauvreté. Pour paraphraser le maire Coderre, je dirais : ‘‘il est grandement temps que les bottines suivent les babines’’ ». Plus on attend, plus on laisse un million de travailleurs dans une situation de vulnérabilité. Il faut les sortir de cette situation », de poursuivre M. Duguay.

« De qui parle-t-on? Des employés syndiqués, des employés non-syndiqués, des personnes issues de l’immigration, des personnes qui ont un permis de travail temporaire. Il faut aider ces gens-là. 57 % d’entre eux sont des femmes », d’indiquer Alain Duguay.

« S’ils prennent la bonne décision, c’est-à-dire d’appuyer la motion, ça veut dire que la ville de Montréal embarque dans un train qui est déjà en marche. Refuser, cela irait à l’encontre du message que la ville de Montréal propage, soit que nous sommes une ville ouverte où il fait bon vivre », de rappeler M. Duguay.

« Le conseil municipal a une occasion en or de jouer son rôle et de prendre parti pour les travailleuses et travailleurs pauvres de Montréal. La pauvreté est un fléau qui sévit partout à Montréal. Les travailleurs pauvres sont légitimés de s’attendre à ce que les élus, qui prétendent les représenter, le fassent correctement en appuyant cette légitime revendication de hausser le salaire minimum », de dire Dominique Daigneault, du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN.

« C’est injuste que des gens qui travaillent à temps plein vivent encore sous le seuil de la pauvreté. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il y a des travailleurs et travailleuses syndiqués, dans certains secteurs, qui gagnent moins de 15 $ l’heure. On assujettit la valeur du travail à sa qualité marchande plutôt qu’au respect que l’on a de ceux et celles qui travaillent pour nous dans divers secteurs », de poursuivre Mme Daigneault.

« Lutter pour l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure, c’est dire non à l’exploitation et dire oui à plus de dignité et de justice sociale. Aujourd’hui, nous nous adressons au conseil municipal pour qu’il prenne position en ce sens. Nous poursuivrons nos mobilisations et utiliserons toutes les tribunes pour atteindre cet objectif le plus rapidement possible », d’ajouter Dominique Daigneault.

« Ceux et celles qui voteront non à la motion, auront des comptes à rendre. Pour ce qui est des élus municipaux, ça risque d’être plus tôt que tard. Les élections arrivent bientôt », d’avertir Alain Duguay.