Lors d’une élection, d’un référendum ou d’une campagne d’opinion, il était jusqu’ici possible de prendre la mesure de l’ampleur d’une campagne publicitaire d’un parti politique ou d’un gouvernement par le nombre de publicités à la télévision, à la radio, dans les journaux et les panneaux publicitaires en bordure des routes.
Cependant, il est quasi impossible aujourd’hui de jauger de l’importance d’une campagne publicitaire sur Facebook ou Google, faute d’une vue d’ensemble. Soupçonnant la Russie d’être intervenue, par le biais des réseaux sociaux, lors de la dernière campagne électorale présidentielle, le Congrès des États-Unis vient de forcer Facebook à dévoiler le nombre de publicités achetées par des organismes associés à la Russie. Il y en aurait eu plus de 300, ciblant différents publics.
Des congressistes proposent de changer la loi pour l’adapter à la réalité des campagnes politiques modernes. D’une part, les publicités sur l’Internet devraient mentionner clairement leur commanditaire, comme à la télévision. D’autre part, les grands sites comme Facebook seraient obligés de conserver un fichier des publicités politiques pour tout annonceur dépensant plus de 500 $ sur une période de 120 mois, avec le nom du candidat soutenu et celui du payeur. Enfin, la proposition de loi vise à renforcer l’interdiction faite aux étrangers de financer des publicités électorales aux États-Unis.
Il importe donc que le Bloc Québécois et le Parti Québécois exigent dès maintenant, dans leur parlement respectif, une législation obligeant Facebook, Google et les autres géants de l’Internet à dévoiler le nom des partis politiques et des autres organismes qui achètent de la publicité partisane et les montants d’argent impliqués. Sinon, nous découvrirons peut-être, après l’élection, un nouveau scandale des commandites. Mais il sera trop tard.
Rappelons que Facebook est devenue la principale source d’informations des Québécois.
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