De nombreuses MRC des régions de l’Est-du-Québec sont confrontées au défi colossal que pose la dévitalisation de leurs communautés. À la densité de la population qui s’amenuise à mesure que les courbes démographiques pointent vers le bas s’ajoute un vieillissement de la population engendré notamment par des décennies de flux migratoires négatifs.
Cette réalité plombe la capacité concurrentielle des entreprises du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Pour les entrepreneurs, les services de proximité s’éloignent lorsqu’ils ferment boutique. Le problème de l’accessibilité à une main-d’œuvre qualifiée, qui est un enjeu national par ailleurs, est criant dans ces deux régions. C’est sans parler des problèmes associés à la fragilisation des chaînes logistiques, qui entraînent de véritables casse-têtes pour les entrepreneurs. En fait, dans ces régions, c’est l’ensemble des conditions socio-économiques nécessaires au développement des fermes qui se resserrent et se détériorent.
Ces constats, tirés d’une abondante littérature, commandent une réponse institutionnelle d’envergure, qui sortira d’une approche homéopathique. Les mesures adoptées au cours des dernières années afin d’atténuer les dynamiques de dévitalisation n’ont pas été à la hauteur du phénomène et n’ont pas donné les résultats attendus. Il faudra aller plus loin et mettre de l’avant de nouveaux moyens afin de renverser les spirales régressives associées à ces dynamiques.
Parce qu’elles ont été au cœur du développement des communautés rurales, l’agriculture et la foresterie font partie de la solution à long terme. La relance de ces deux domaines est l’une des pierres angulaires de toute stratégie de revitalisation des milieux et de renforcement du tissu entrepreneurial des deux régions de l’Est-du-Québec.
L’élaboration de la politique bioalimentaire du Québec offre une opportunité décisive pour fournir les bases institutionnelles d’une telle relance. Une nouvelle génération de politiques publiques et d’instruments de développement est requise aujourd’hui pour donner aux producteurs et aux communautés rurales la capacité de maîtriser leur avenir. Cela est d’autant plus vrai dans le cas des régions qui, comme celles du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, sont aux prises avec des facteurs démographiques et territoriaux affectant négativement leurs bases économiques.
Notre plus récent rapport de recherche (disponible sur www.irec.net) brosse un tableau général des conditions dans lesquelles les entreprises agricoles doivent composer dans ces régions. Il propose ensuite des avenues structurantes pour étoffer la future politique bioalimentaire. Cette dernière constituera l’instance privilégiée pour instituer de nouveaux instruments visant non seulement à agir sur les facteurs territoriaux du développement, mais aussi à assurer la pérennité du modèle agricole québécois dans toutes les régions du Québec.
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