L’auteur est ex-syndicaliste à la Garde Côtière du Canada
Que se passe-t-il chez les Libéraux ? Déjà trois mois qu'a eu lieu la grande manifestation à Lévis où était au moins un député libéral d'Ottawa et plus rien sur le front de la construction navale. Comme si tout le monde était tranquillement rentré chez eux alors que les ouvriers croupissent au chômage. Que font les Libéraux à Québec ? Où en est la pression ? Faut-il donner raison à Couillard qui se demandait si on ne souhaitait pas la fermeture des Chantiers Davie quelque part?
Rien donc pour réparer la grave injustice causée par les Conservateurs en excluant les Chantiers Davie du Plan de Construction Navale du Canada. À penser que ce pays est fondé sur cette forme d'injustice elle-même, il n'y a qu'un pas à franchir. Ottawa est-il capable, oui ou non, de restaurer la Compagnie dans ses droits à une relative équité dans l'attribution de contrats ? À quand notre juste part ? Que faudra-t-il aux Libéraux pour remettre la Compagnie sur la liste des soumissionnaires pour le Plan de Construction Navale du Canada ? Ne sont-ils pas aptes, au nombre de députés élus du Québec, d'au moins manifester un peu de pression en faveur des Chantiers ? Tout le monde s'accordait à dire que les Chantiers sont importants pour le Canada. On l'a vite oublié pour retourner à la passivité et à l'indifférence dans le dossier.
Que font les Libéraux de Trudeau ? Après avoir promis de vagues négociations pour la rénovation et la location de brise-glaces à un grand show médiatique à Québec, tout est revenu dans l'ordre fédéral comme si on n'avait voulu que gagner du temps en espérant que la colère de la compagnie et celle des ouvriers se calme.
Que faudra-t-il au juste pour que la Voie Maritime soit normalement équipée pour la navigation d'hiver? Que Québec la prenne en charge, comme le recommandait Michel Boudrias du Bloc Québécois ? C'est à y penser.
Trudeau et Compagnie savent très bien que les brise-glaces ont désormais besoin d'autre chose que de réparations épisodiques. Leur cycle de vie est terminé. Ils doivent être remplacés. Ce ne sont pas Seapan, dans l'ouest, et St-John, à Halifax, qui peuvent le faire. Alors qui d'autre que le plus grand chantier naval au Canada condamné à végéter à cause de l'inertie du gouvernement fédéral ? Son malheur serait-il qu'il soit situé au Québec et que les lobby de l'ouest et de l'est décident de qui aura les contrats alors que ces chantiers sont «gavés», selon l'expression du sinistre Harper.
Je ne m'attends pas à grand chose du Canada seulement que les milliards de nos taxes qui dorment quelque part à Ottawa nous reviennent sous forme de possibilité de travail pour nos gens. C'est si simple que ça peut revenir à dire que sans eux nous ferions beaucoup mieux avec nos ressources. Autant laisser ce pays à lui-même et à son égoïsme crasse et faire advenir le nôtre.
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