La mairesse Valérie Plante au Mémorial de la paix, à Hiroshima
Mme Lucie Lavoie
Conseillère aux Affaires Internationales, bureau des Affaires institutionnelles
Direction générale - Hôtel de Ville de Montréal
Le 11 juillet 2018
Bonjour Madame Lavoie,
C’est important pour toutes personnes contre la guerre pour résoudre les conflits, que notre Mairesse Valerie Plante soit une membre honoraire des Maires pour la Paix. On en est très fières !
Est-ce que ce serait possible que Madame Plante et le conseil municipal de Montréal adoptent une motion réaffirmant que Montréal est une zone exempte d’armes nucléaires?
Et encore, pensez-vous que ce serait possible qu’elle encourage le gouvernement fédéral à ratifier le Traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires au nom de sa ville ? Ce serait extraordinaire !
Neuf pays possèdent ensemble environ 15 000 armes nucléaires.
Si 1% des armes nucléaires maintenant prêtes à la guerre explosaient dans les grandes villes, elles dévasteraient complètement l’environnement, le climat, les écosystèmes et les habitants de la Terre. Une guerre menée avec des milliers d’armes nucléaires stratégiques rendrait la Terre inhabitable.
Nous souhaitons que la belle commémoration du 5 août au Jardin botanique avec la visite d’une délégation d’Hiroshima à Montréal soit une excellente occasion d’annoncer non seulement notre solidarité avec victimes et les survivants de ces premières bombes nucléaires, mais aussi notre vœu de rayer ce type de bombe. Nous attendons avec anticipation aussi le panel de la Mairesse le 21 septembre à l’Hotel de Ville ainsi que les festivités du Mois pour la Paix.
Vous avez été au musée à Hiroshima et vous connaissez Setsuko Thurlow, survivante et activiste pour un monde sans armes nucléaires. Elle a dit et écrit maintes fois :
«Le 6 août 1945, une bombe atomique qui était petite et obsolète selon les normes actuelles, alimentées par l’uranium du Grand lac de l’Ours dans les Territoires du Nord-Ouest et affiné à Port Hope en Ontario, a explosé sur 360 000 résidents d’Hiroshima, dont la plupart étaient des civils innocents – des femmes, des enfants et des personnes âgées. Cette attaque aveugle a vaporisé, incinéré, carbonisé et contaminé des personnes avec un poison de radiation mystérieux. Ainsi, ma ville bien-aimée d’Hiroshima a été rayée de la surface de la Terre avec une chaleur de 4 000 degrés Celsius. »
Nous sommes choyés de vivre ici au Québec. Pouvons-nous compter sur Madame Plante d’agir pour localement tenter de rendre plus sécuritaire notre planète ? Je crois que oui.
Avec espoir…. toujours,
Judi Richards
Vice-présidente, les Artistes pour la Paix
Les APLP ont reçu la réponse suivante :
« Nous sommes bien revenus du Japon mais déjà en congrès au Palais des Congrès pour la semaine. Le congrès ICLEI sur le développement durable est en cours jusqu’à vendredi. La Mairesse a fait le discours d’ouverture, avec la fille de David Suzuki et la reine mère du Burkina Faso. Ces trois femmes se sont distinguées des autres en parlant de paix, de partage et d’une nouvelle vision du développement durable.
Quant à notre mission au Japon et en particulier à Hiroshima, le voyage fut extraordinaire, comme à l’habitude. Beaucoup, beaucoup d’émotion à Hiroshima : au musée de la paix, dans le parc de la paix, incluant la rencontre avec les journalistes. La Mairesse Plante est devenue citoyenne d’honneur de Hiroshima et bien sûr membre des Maires pour la Paix. »
On peut signer une pétition demandant au Premier ministre Trudeau de rencontrer madame Setsuko Thurlow, sur le site des APLP ou à Ceasefire.ca
***
Il faut féliciter la vice-présidente Judi Richards qui travaille à la réussite de notre objectif commun (Mouvement Québécois pour la Paix, Pugwash Canada, Réseau canadien pour l’abolition des armes nucléaires, Gordon Edwards du ccnr.org, l’Aut’Journal …) afin que tous les Maires pour la Paix appuient l’abolition des armes nucléaires. Ils sont maintenant 7632 dans le monde, en comptant les maires de Toronto et de Montréal qui ont renouvelé leur engagement récemment et en n’oubliant pas la mairesse de Magog, Vickie May Hamm, qui vient d’être élue à la tête de la Fédération Canadienne des Maires. Nous espérons qu’elle profitera de son poste pour recruter de nouveaux membres, tous solidaires afin de tâcher d’éviter une catastrophe mondiale et de faire ensemble pression pour que nos dirigeants membres de l’OTAN cessent leurs agissements armés irresponsables et reviennent sur leur refus de signer le Traité d’interdiction des Armes Nucléaires pourtant avancé par 122 pays le 7 juillet 2017 à l’ONU.
Le 5 août, simultanément avec une cérémonie tenue à Hiroshima, Montréal s’est souvenue aussi. Dans son Pavillon japonais du Jardin Botanique, Montréal est privilégiée de posséder une des six cloches symboliques offertes par la Ville d’Hiroshima dans le monde (une d’entre elles appartient à l’édifice des Nations unies à New York). Celle de Montréal résonna à 19h 15 précises (12 heures de décalage avec Hiroshima), vu que la bombe explosa à 7h 15 le 6 août 1945.
Martin Duckworth, APLP 2003, prix du Québec Albert-Tessier 2015 pour le cinéma (Manon Barbeau l’avait reçu en 2014, Alanis Obomsawim en 2016, trois excellents choix) était présent, pour la première fois sans sa femme, souffrant d’Alzheimer aigü. Audrey Schirmer, son épouse pendant 40 ans, était celle qui avait insisté pour qu’il réalise son film de 55 minutes daté de 1983 intitulé Plus jamais d’Hibakusha (ONF) sur la pire tragédie de l’histoire de l’humanité (histoire de l’inhumanité, est-on tenté d’écrire). Le titre signifiait évidemment qu’on ne voulait plus jamais qu’une bombe atomique soit utilisée et fasse d’autres victimes..
De nos jours, la vieillissante Setsuko Thurlow qui est l’une des dernières Hibakushas (présentes à Hiroshima il y a 73 ans) demeure incroyablement active pour la cause du désarmement nucléaire!
Martin fut déçu que le discours de M. Benoît Dorais, président du Comité exécutif de Montréal, ne fit aucune référence de l’association fondée à Hiroshima des Maires pour la Paix, ni de l’ICAN (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons), ni du Traité d’interdiction des armes nucléaires (ONU), ni même du prix Nobel décerné il y a huit mois à Beatrice Fihn et à Setsuko Thurlow.
Ce que Martin apprécia le plus fut la musique du quatuor à cordes ESKA (quatre musiciennes de moins de 35 ans), un discours par une petite fille d’Hiroshima, porte-parole de quatre autres qui souhaitait que son témoignage ne représentant qu’une goutte d’eau se joigne à d’autres pour former une rivière qui ferait changer d’avis les leaders du monde entier dans leur attitude face aux bombes nucléaires et les discours émouvants de l’Ambassadeur japonais, du président de la Fondation du Jardin Botanique, M. Luc Vanasse et de M. Jason Tsunokawa, président du centre culturel canado-japonais de Montréal.
Plusieurs Artistes pour la Paix étaient présents, incluant Sylva Balassanian (autrice-compositrice-interprète de Salam – Peace qu’elle a chanté pour l’ambassadeur japonais et pour des étudiants d’Hiroshima l’an dernier, à l’invitation de Janine Krieber), le président André Michel, les membres du conseil d’administration André Cloutier, Camille Pelletier-Antaya, plus Izabella Marengo et Pierre Jasmin.
Tandis que le Dr. Michael Dworkind, président des Physicians for Global Survival et la vice-présidente des APLP Judi Richards nous avaient priés de leur pardonner leurs absences dues à d’autres engagements, nous étions confortés par la présence avec son épouse japonaise de Claude-Yves Charron, il n’y a pas longtemps vice-recteur à l’UQAM et délégué général du Québec au Japon, ainsi que le traducteur et collaborateur du grand savant anti-nucléaire Gordon Edwards, Jacques Boucher.
Nous remercions les grands pacifistes Anton Wagner et surtout Phyllis Creighton, organisateurs de plusieurs commémorations du 6 août qui nous ont fait un élogieux et optimiste compte-rendu des présentations à Toronto de madame Setsuko Thurlow et du Dr. Ira Helfand, co-Président des Médecins Internationaux pour la Prévention d’une Guerre Nucléaire et co-fondateur et président passé des Docteurs pour une Responsabilité Sociale (IPPNW aux États-Unis). Sa présentation s’intitulait « le danger croissant d’une guerre nucléaire et comment nous pouvons agir pour la prévenir ».
On peut aussi consulter le site http://www.hiroshimadaycoalition.ca/
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