Le Bloc Québécois dénonce la conclusion hier soir d’un nouvel accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, dans lequel Ottawa ouvre de nouvelles brèches dans la gestion de l’offre sans faire le moindre gain pour le Québec.
« Le gouvernement Trudeau nous répétait sans cesse qu’il valait mieux ne pas conclure d’accord que d’en conclure un mauvais. Il vient pourtant de signer la pire des ententes possibles. C’est le troisième accord de suite dans lequel le fédéral utilise les producteurs québécois sous gestion de l’offre comme monnaie d’échange, preuve qu’on n’a plus de rapport de force. Faible à Québec, faible à Ottawa, le Québec est sacrifié au profit de l’Ontario et son industrie automobile », a déploré le porte-parole du parti en matière de commerce international, Gabriel Ste-Marie.
Le Bloc Québécois n’appuiera pas le nouvel Accord États-Unis–Mexique-Canada (AEUMC). Il accuse le gouvernement Trudeau d’avoir trahi sa promesse faite en Chambre le 26 septembre 2017 de protéger intégralement la gestion de l’offre dans la renégociation de l’ALENA. Plus encore, le gouvernement abandonne le lait de classe 7, replongeant le Québec dans le conflit commercial du lait diafiltré. Le Bloc ne se réjouit pas davantage de la promesse d’indemnisations pour les producteurs laitiers, sachant que ces derniers attendent toujours une offre pour le Partenariat transpacifique et que les compensations liées à l’accord Canada-Europe sont faméliques.
Gabriel Ste-Marie reproche au gouvernement Trudeau d’avoir signé alors que les tarifs américains illégaux sur l’aluminium et l’acier demeurent en vigueur. Il s’inquiète aussi de la hausse de l’exemption de droits de douanes dans le commerce électronique, une invitation à outrepasser les commerçants locaux au profit de géants du Web. Le porte-parole bloquiste dénonce le recul du fédéral concernant la durée des brevets pharmaceutiques, qui aura un impact réel sur le coût des médicaments chez nous.
« C’est une entente désastreuse de fond en comble. Justin Trudeau s’est fait rouler dans la farine en cédant au chantage du président Trump, qui n’a jamais négocié de bonne foi et trouvait amplement son compte en maintenant sa posture de matamore. C’est le Québec qui paiera encore le prix d’une autre négociation où, encore une fois, il n’avait pas place à table », a conclu Gabriel Ste-Marie.
Du même auteur
2016/11/03 | Paradis fiscaux: la permission de Trudeau |
2016/10/28 | Les banques mènent le bal à Ottawa |
2016/10/14 | Paradis fiscaux : le Québec peut-il agir seul? |
2016/09/13 | La Nation Atikamekw de la Manawan |
2016/06/17 | La libéralisation de l’agriculture marginalise le Québec |