J'ai un objectif parlementaire à suggérer aux deux partis indépendantistes à l'Assemblée Nationale : s'allier pour convaincre la CAQ d'octroyer aux Chantiers Davie les contrats des futurs traversiers dont aura besoin le Québec dans les prochaines années.
Cela permettrait d'utiliser l'État québécois comme levier pour soutenir l'industrie navale d'ici et la rendre dans l'immédiat moins dépendante des contrats du fédéral qui ne semble pas disposé à offrir au Québec quelque part du marché que ce soit du Plan de construction navale du Canada. L'entêtement successif des Conservateurs et des Libéraux depuis des années à encourager la chasse-gardée du ROC dans ce domaine parle de lui-même.
Le premier pinistre Legault a été un fervent défenseur, durant sa campagne électorale, de la création d'emploi relativement bien rémunérés autour du fleuve Saint-Laurent pour les Québécois. L'occasion est belle de fournir aux 900 ouvriers de la Davie les emplois qu'ils convoitent, au chômage, en espérant en vain qu'Ottawa daigne délier les cordons de la bourse.
Le mérite d'une alliance entre les deux formations indépendantistes réussirait peut-être à prouver combien les Libéraux du Québec, résignés devant ces traités que nous n'avons pas encore le pouvoir de signer, avaient tort de ne demander que 25 % de continu québécois pour la construction du traversier des Îles-de-la-Madeleine au risque de voir le contrat s'en aller à l'étranger sans grandes retombées au Québec.
L'indépendance du Québec gagnerait par contre sûrement en popularité si les dirigeants nationaux rompaient avec cette servilité par rapport à Ottawa, qui condamne au chômage près d'un millier de travailleurs qui ne demandent qu'à mettre à contribution leurs talents, contre rémunération, pour une industrie tout ce qu'il y a de plus prometteur dans la grande région de Québec et Chaudière Appalaches.