L’auteur est un ex-député fédéral de Montmorency- Orléans ( 1974-1984 )
Bon an mal an, les divers sondages établissent à 35% l’appui de l’électorat québécois au projet de souveraineté du Québec. Comme cet appui est plus que marginal chez les anglophones et les allophones, on peut par conséquent en déduire qu’il s’élève à environ 45% chez les francophones. Il existe donc un réservoir potentiel de souverainistes convaincus à divers degrés dans lequel le Bloc québécois peut puiser pour accroitre substantiellement son score de 19% obtenu en 2015.
En effet, si le Bloc québécois devait parvenir à gagner à sa cause au moins les deux tiers des francophones souverainistes, ses appuis dépasseraient assurément le seuil du 25% au-delà duquel tous les espoirs seraient permis quant au nombre de sièges qu’il pourrait remporter dans une lutte électorale multipartite.
À cet effet, le Bloc québécois doit convaincre plusieurs souverainistes de cesser, lors des élections fédérales, d’accorder leurs suffrages à des partis fédéralistes comme ils l’ont fait dans le passé, contribuant ainsi, contre toute logique, à l’élection au parlement fédéral de député(e)s hostiles à leur idéal politique.
Un danger menacera cependant le Bloc québécois dans les derniers jours de la présente campagne électorale. En effet, en raison des craintes que suscite au Québec une possible victoire des conservateurs d’Andrew Scheer, particulièrement en ce qui concerne leur politique énergétique et l’environnement, de nombreux souverainistes risquent de se résigner à la dernière minute à voter stratégiquement pour les libéraux de Justin Trudeau en espérant leur bloquer ainsi la route vers le pouvoir, et ce, au détriment du Bloc québécois.
C’est pourquoi, devant la perspective de plus en plus probable de l’élection d’un gouvernement minoritaire, le Bloc québécois doit rappeler à ces souverainistes que c’est un vote en sa faveur qui constitue véritablement un vote stratégique puisqu’il pourrait lui permettre de détenir la balance du pouvoir à la Chambre des communes et de combattre en position de force les politiques fédérales qui vont trop souvent à l’encontre des intérêts supérieurs du Québec.