Une attaque importante envers le Bloc Québécois par les fédéralistes est que celui-ci ne pourrait agir à l'échelle du Canada. Trudeau dit que seul son parti peut offrir un «plan de réduction des gaz à effet de serre à la grandeur de ‘‘son’’ Canada». Ce qu'il ne dit pas c'est que son plan augmente substantiellement les gaz à effet de serre.
En effet, ses subventions aux industries pétrolières et l'achat de TransMontain ont pour objectif politique de satisfaire l'Alberta, d'accroître les émissions en exploitant le pétrole sale des sables bitumineux et de réduire ainsi les possibilités du Canada d'atteindre ses cibles de l'accord de Paris. C'est donc encore un fois une erreur et une grande hypocrisie de s'en prendre au Bloc Québécois plutôt que de tenir compte ses revendications sur l'extraction du pétrole albertain.
Blanchet a en effet été pourtant très clair : «Il faut être fou pour penser qu'il faille à tout prix extraire le pétrole des sables bitumineux. Il faut le laisser dans le sol». Trudeau ne veut donc rien entendre des solutions à la réduction des gaz à effet de serre au Canada. Il s'obstine contre une opinion largement gagnée à la lutte aux changements climatiques.
De plus, l'objectif final du Bloc est l'indépendance du Québec. N'aurait-il pas avantage à l'affirmer plus ouvertement comme parti indépendantiste ? Il est clair pour de plus en plus de monde, mais les politiciens traditionnels fédéralistes craignent de l'admettre, que le Québec, comme province, mais surtout comme pays indépendant, apportera une contribution notable à la lutte aux changements climatiques que le Canada s'efforcera de saboter avec son pétrole sale !
C'est en effet au Québec que l'on est le plus avancé dans la mise au point des batteries au lithium. C'est au Québec que l'on est en meilleur posture pour électrifier les transports. C'est encore au Québec que la proportion de gens qui ont manifesté contre les changements climatiques a été la plus grande. Même la CAQ en est ébranlée au point de mobiliser ses fonctionnaires pour un plan à l'échelle nationale. Il y a donc une volonté populaire, et une capacité technologique de la mettre en branle, au Québec plus grande que dans le reste du Canada, pour des actions concrètes afin de réduire les gaz à effet de serre sur la planète. Car c'est bien un problème «global» que Sheer prétend solutionner tout en l'aggravant.
Les fédéralistes «surfent» sur ce courant favorable à la lutte aux changements climatiques parce qu'il mènera au pouvoir. Mais comment peuvent-ils tout à la fois condamner le Bloc pour son soi-disant impuissance face au fédéralisme alors qu'ils font tout pour en réduire la portée en lui disputant ouvertement le vote au Québec ? Ne devraient-ils pas au moins envisager les propositions du Bloc comme pour la sécurité ferroviaire, comme pour l'industrie maritime québécoise et, finalement, comme pour un «plan pan-canadien» afin de réduire, comme le Québec le fait et le fera, les gaz à effet de serre ?
Ce serait sans doute une grande honte pour eux et une défaite annoncée au Canada, s'ils prenaient, ne serait-ce que sur un des ces aspects, les proposition du Québec et du Bloc pour faire «avancer» le Canada comme le prétendent les Libéraux de Trudeau.
Une commentatrice de Radio-Canada a d'ailleurs avoué candidement devant les prouesses de Blanchet aux débats que dans le reste du Canada, on blaguait sur la possibilité de voter pour le Bloc !