Grève chez Olymel pour un salaire à la hauteur des conditions de travail

2019/11/19 | Par Augustin Levesque-Mongrain

Crédit photo : Vimeo - CSN

Le 28 octobre dernier, les quelques 350 employés syndiqués de la compagnie Olymel de Princeville ont déclenché une grève, avec un mandat adopté avec une majorité écrasante de 94%. L’aut’journal s’est entretenu avec David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC-CSN) et Steve Houle, président du syndicat de l'usine Olymel de Princeville (SEOP–CSN). 

La production porcine est interrompue dans le secteur de Princeville. Après une manifestation des salariés en grève d’Olymel devant l’usine, la compagnie a obtenu une injonction qui limite le nombre de piqueteurs devant celle-ci.

 « Cette décision ne fait pas notre affaire. Elle porte atteinte au droit à la grève des employés de Princeville. Cependant, ce n’est pas cette sentence qui va nous empêcher de mettre de la pression sur la compagnie », souligne le président de la FC-CSN.

Le 13 novembre dernier, une manifestation a été orchestrée par les grévistes de l’usine de Princeville devant le siège social d’Olymel à St-Hyacinthe.

Dans ce conflit, l’enjeu principal est la rémunération du personnel. Les demandes salariales du syndicat ont été rejetées par la partie patronale, d’où le déclenchement de la grève.

Selon David Bergeron-Cyr, « Le salaire octroyé aux employés dans le secteur de la transformation de la viande est bien moindre que celui versé dans plusieurs autres domaines manufacturiers québécois ». Il rappelle la baisse de salaire de 5,40 $ en 2005, ce qui explique en partie le faible taux horaire actuel de 19,91 $.

Certes, la partie patronale se dit disposée à négocier. Cependant, David Bergeron-Cyr souligne qu’« ils ne sont pas à la même place que nous », ce qui vient considérablement ralentir le processus de négociation. 

Les litiges concernant les conditions de travail sont réglés à 95%, selon le président du SEOP-CSN. Le travail dans l’industrie de la transformation de la viande est très rude physiquement, rappelle Steve Houle. « Les travailleurs soulèvent des charges pouvant osciller entre 15 et 70 livres plusieurs centaines de fois durant leur quart de travail. » La plupart des salariés travaillent à la chaîne, où la cadence est rapide et le travail est répétitif durant l’entièreté des huit heures de la journée de travail.

« Dans la transformation de la viande porcine, les morceaux de viande sont glissants ou difficiles à prendre, ce qui rend le travail ardu, compliqué et épuisant physiquement », ajoute Steve Houle. 

 Steve Houle, président du SEOP-CSN  (Crédit photo : La Nouvelle)
 

Les deux syndicalistes sont au même diapason. Le salaire actuel est insuffisant et l’offre de la compagnie Olymel n’est pas à la hauteur des attentes syndicales. Au moment où ces lignes sont écrites, l’employeur n’a déposé aucune contre-offre. Les négociations sont au point mort.