Un bureau de député au temps de la COVID-19

2020/04/03 | Par Monique Pauzé

L’auteure est députée du Bloc Québécois

Depuis fin mars, le travail dans un bureau de député a changé, mais pas autant qu’on pourrait le penser.  Bien sûr, nous demandons à nos citoyennes et citoyens de ne pas se présenter au bureau et de privilégier les appels téléphoniques.  Bien sûr, en conformité avec les directives de la santé publique, nous faisons beaucoup de télétravail. Certains d’entre nous gardons les bureaux ouverts avec un employé ou deux, pas plus, il faut respecter la distanciation sociale et nous considérons que nous sommes un service essentiel.

Mais ce qui n’a pas changé, ce sont les services que nous rendons aux personnes de nos circonscriptions. Nous avons le sentiment d’être encore plus utiles et plus pertinents. Nous recevons plusieurs demandes d’aide, soit de personnes qui étaient à l’étranger et voulaient revenir au Québec, soit d’entreprises qui ne s’y retrouvent plus dans les nombreuses mesures économiques annoncées quotidiennement par les deux niveaux de gouvernement, soit d’individus qui ont perdu leur emploi,  ou qui risquent de perdre encore plus, leur santé, leur logement ou d’autres qui sont isolés dans leur maison.


Les personnes à l’étranger

Que ce soit sur les bateaux de croisière ou dans les pays du sud, que ce soit en Afrique, en Australie ou en Inde, les situations sont différentes d’un pays à l’autre et souvent extrêmement complexes. Il arrive que les personnes aient de la difficulté à joindre l’ambassade ou le consulat du Canada dans le pays où ils se trouvent.

Au fur et à mesure que les frontières se fermaient, le Canada se devait de conclure des ententes à la pièce avec chacun des pays où il y avait des ressortissants du Canada et du Québec. Il faut comprendre que le Canada ne rapatrie pas les gens qui sont dans des pays où des vols commerciaux sont encore disponibles.

Le Bloc québécois a déploré à maintes reprises le fait que les compagnies aériennes profitent de cette crise et nous constatons les ravages que ces frais exorbitants ont sur les familles qui doivent s’endetter pour revenir chez elles. Dès le début de la crise, nous avons demandé que le gouvernement discipline les compagnies.  Ce n’est toujours pas fait. Dans plusieurs cas, les vols de retour avoisinent le 5000$ par personne. Parfois même c’est 6000$. Notre travail consiste aussi à les informer sur le programme de prêts d’urgence temporaire qui permet d’obtenir un maximum de 5000$ pour rentrer au pays et pour couvrir d’autres dépenses reliées à la COVID-19.  Plusieurs déplorent le fait de n’avoir que 170 jours pour rembourser ce prêt.

Nous formulons alors des recommandations au gouvernement pour assouplir ces règles.

Nous devenons en quelque sorte des agents de liaison entre nos ressortissants et les bureaux d’Affaires mondiales qui nous donnent l’heure juste et nous informent des négociations entre les divers pays.

Nous savons que le gouvernement ne sera pas en mesure de rapatrier tout le monde et c’est une des raisons pour lesquelles nous travaillons avec autant d’acharnement.  Nous partageons les informations avec d’autres députés du Bloc qui ont aussi des ressortissants dans les mêmes pays.  Nous travaillons ensemble pour les rapatrier.

Nous tentons aussi de rassurer les familles et lorsqu’une de nos personnes est de retour, nous nous faisons un devoir de l’appeler pour partager notre soulagement de les voir à la maison.


Plan d’aide économique

Les mesures d’aide économique, soit aux entreprises ou aux individus, sont modifiées et précisées de façon quasi quotidienne.  Les entrepreneurs, les citoyens ont de la difficulté à s’y retrouver.  C’est pourquoi nous nous faisons un devoir de suivre l’actualité de façon rigoureuse. 

Il faut savoir que les téléphones ou les courriels, soit de l’Assurance-emploi ou de l’Agence du revenu du Canada, les deux ministères les plus en demande, sont saturés rapidement.  Des heures d’attente en ligne, les sites web qui connaissent des ratés. Alors afin d’éviter à nos gens d’attendre des heures pour finalement se faire dire qu’ils ne sont pas au bon endroit, nous devons être capables de les orienter vers les bonnes mesures avancées par les gouvernements pour leur épargner des démarches inutiles.

Nous sommes aussi en contact avec les représentants municipaux, les représentants des MRC et nos collègues provinciaux afin de partager l’information.  C’est la meilleure façon d’être le plus efficace possible.

Nos réseaux sociaux sont mis à contribution pour diffuser l’information qu’on doit mettre à jour régulièrement. Nous savons que les gens consultent nos informations et ils prennent contact avec nous.

Nous sommes aussi en soutien aux organismes communautaires. Nous utilisons les sommes disponibles dans le fonds dédié à la publicité pour aider nos médias locaux.  Nous nous assurons de réserver des sommes aux organismes communautaires, principalement ceux qui oeuvrent en aide alimentaire ou en aide psychologique ou en aide aux personnes et femmes violentées.


Aide aux personnes vulnérables

Plusieurs citoyennes et citoyens ont besoin d’être rassurés.  Parfois, c’est un téléphone en suivi à un courriel, parfois c’est un téléphone à une personne qu’on apprend qu’elle est seule. On essaie alors de la mettre en lien avec un organisme qui pourra lui fournir l’aide dont elle a besoin : un bénévole pour faire son épicerie, ou un autre pour la pharmacie. Ou encore, simplement de passer un peu de temps avec elle en ligne pour jaser en ces temps difficiles.

Coopération, information, écoute sont le lot de notre quotidien.  Nous sommes fiers de faire ce travail, nous en retirons beaucoup de satisfaction.

Le travail d’un député est toujours associé au travail de ses adjoints.  C’est l’équipe du bureau qui permet de répondre aux besoins de la population. C’est toute l’équipe de recherchistes du Bloc québécois qui nous permet d’être efficace.

Bravo et merci.  Ça va bien aller.