La nouvelle n'aura suscité jusqu'ici que peu de réactions et pourtant ... Après des années de luttes et de pressions en tous genres, le chantier naval de la Davie, en banlieue sud de Québec, vient d'obtenir de la Marine canadienne ses premiers contrats. On parle de 3 frégates; il y en a pour 2 milliards de dollars, pour commencer, et les travaux s'échelonneront sur 20 ans. (1).
Il s'agit d'une belle et grande victoire ouvrière et québécoise. Il y a à apprendre de ce conquis des ouvriers québécois contre le pouvoir fédéral : que seule la lutte paie et que l'indépendance du Québec demeure plus que jamais notre seule vraie lutte et qu'elle sera libératrice.
Après de longues années de luttes politiques indépendantes, oui je dis bien politiques, qui ont commencé par l’occupation du bureau du député Duclos, représentant du Québec auprès du gouvernement libéral, les Chantiers Davie ont annoncé le début de la construction de trois frégates pour la Marine Canadienne.
Le mouvement indépendantiste québécois s’est investi dans cette lutte aux côtés des ouvriers et de la CSN. D’abord au Bloc Québécois, avec Michel Boudrias, qui a révélé l’injustice flagrante des Conservateurs, puis le Parti Québécois qui est allé à Ottawa durant la campagne électorale pour, entre autres, revendiquer « notre juste part » des contrats du Plan de Construction Navale du Canada de près de 70 milliards de dollars. Québec Solidaire est souvent intervenu aussi à l’Assemblée Nationale par l’intermédiaire d’Amir Khadir qui prenait ce dossier à cœur.
Tout dernièrement c’est Julie Vignola qui reprenait le flambeau de Michel Boudrias pour plaider pour les Chantiers.
C’est une lutte politique liée à l’indépendance du Québec car, au lieu de ces combats acharnés pour du travail qui nous revenait de droit et en toute justice à cause des taxes que nous payons au Canada, nous pourrions très bien avoir notre « juste part » en rapatriant complètement nos impôts au Québec par la déclaration de l’indépendance d’une Assemblée Nationale à majorité de députés indépendantistes.
Pourraient facilement suivre l’adoption d’une Constitution nationale et le fameux référendum pour que le peuple québécois manifeste sa souveraineté.
Ce contact avec le monde ouvrier en lutte a été un fort apprentissage pour les travailleurs dans leurs efforts pour affronter le fédéralisme dans ce qu’il a de plus ignoble, son mépris total pour le Québec.
Sans nous lever pour revendiquer nos justes parts du contrat social fédéral, nous n’en serions que les subalternes passifs subissant de grossières injustices par-dessus d’autres, nos taxes ne servant plus que le développement d’un autre pays.
Les débardeurs de Montréal subissent actuellement le sort que leurs réservent les lois iniques du fédéralisme autorisant les « scabs » en territoire québécois alors que nos lois les interdisent.
Ce n’est pas la moindre ignominie de la part du Canada que de ne pas endosser la volonté d’une majorité de Québécois, et qui se traduisit notamment par l'adoption, au niveau de l'Assemblée Nationale, de lois représentant la part politique de la représentation démocratique au Québec.
Le combat pour la Davie en a raffermi plusieurs dans leurs convictions indépendantistes et que seule la lutte finit par payer.
Sans ce combat des ouvriers et de tous leurs alliés québécois, les Conservateurs auraient sans doute réussi leur plan de fermer tout simplement ce monument de l’industrie maritime québécoise au profit du reste du Canada, de Seapan à Halifax.
L’émancipation du Québec par l’indépendance vaudra cent fois mieux que notre sujétion au Canada anglais et en finira avec tous les retours en arrières de la cause nationale.
(1) : Journal de Montréal et de Québec.
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