Nos Prix pour la Paix 2020

2020/09/21 | Par Les Artistes pour la paix

Comme chaque année depuis 1989, le collectif des Artistes pour la Paix remet ses Prix pour la Paix. Ils ont été annoncés en public très restreint pour cause de covid-19 lors de la cérémonie du baptême du parc Lucia-Kowaluk par la Ville de Montréal le 21 septembre, Journée internationale de la Paix - ONU.

Lucia Kowaluk, Annabel Soutar, Christine Beaulieu,
Pascale Bussières et Daniel Turp

1- Artistes pour la Paix de l’année

Cette année, ce Prix est partagé exceptionnellement par trois femmes du théâtre Porte-Parole : Annabel Soutar, Christine Beaulieu et Pascale Bussières.

La directrice artistique Annabel Soutar a fondé le collectif docu-théâtral Porte-Parole qui a donné les pièces Sexy béton à l’époque sur le viaduc effondré et de circonstance aujourd’hui avec la cimenterie de Port-Daniel en vente, Fredy sur la famille Villanueva et la brutalité policière et Seeds, sur les ravages de Monsanto-Bayer. Elle résume sa vision à la Bertolt Brecht par les mots suivants : « Je crois que ça doit être moins cher, ça doit être moins intellectuel, moins formel. Je crois que les gens peuvent manger du pop-corn dans les théâtres, boire de la bière, hurler pendant le spectacle, se sentir en connexion avec la scène. Je crois que le théâtre existe pour nous rassembler dans le présent, pour créer une démocratie plus puissante, plus humaine ».

Son J’aime Hydro a été sacré spectacle de l’année par l’Association québécoise des critiques de théâtre et finaliste du Grand Prix du Conseil des arts de Montréal. Son interprète Christine Beaulieu y entreprend une quête de vérité exemplaire, qui se termine par son voyage sur la Côte-nord à bord d’une voiture électrique pour constater les conséquences environnementales du dernier barrage d’Hydro-Québec, commentées par le chef innu Jean-Charles Piétacho.

Pascale Bussières à l’immense carrière cinématographique, a osé la pièce l’Assemblée qui confronte quatre personnes des réseaux sociaux aux opinions tranchantes, une production qui devait reprendre l’affiche à l’Espace GO ce printemps. Pascale Bussières n’a jamais eu peur d’aborder des rôles marquants, dès ses treize ans dans Sonatine mettant en scène un pacte de suicide entre deux adolescentes, un film de Micheline Lanctôt qu’elle retrouvera pour deux autres films. Pour Charles Binamé et Fernand Dansereau, elle tournera à la télé en 1993 la suite des Filles de Caleb d’Arlette Cousture, Blanche, puis le film mythique Eldorado en 1995. Catherine Corsini lui fait donner la réplique à Emmanuelle Béart dans la répétition en 2001 : c’est l’année où elle descend dans la rue avec à peine une cinquantaine d’Artistes pour la Paix pour protester contre l’invasion alliée de l’Afghanistan.

Les innombrables rôles à la télévision de Christine Beaulieu et Pascale Bussières dessinent leurs caractères féministes, avec humour et détermination.

Prix Ami de la Paix

Les Artistes pour la Paix honorent la carrière de Me Daniel Turp, récemment retraité de l’Université de Montréal. Me Turp fut à l’origine de l’Opération Droits blindés contestant en cour la vente de blindés canadiens à l’Arabie Saoudite. Député du Bloc et du Parti Québécois, il présente en 2007 à l’Assemblée nationale la Loi proclamant la Journée internationale de la paix et il cherche à aiguiser la portée du Traité de Commerce des Armes (ONU 2013).

Prix-hommage posthume

La militante Lucia Kowaluk, les deux pieds bien enracinés sur le terrain de Milton Parc, représente bien l’idéal Penser local, penser global. Sa lutte contre les promoteurs immobiliers et son travail infatigable pour la mission St-James auprès des itinérants autochtones et pour la sauvegarde de l’Hôtel-Dieu comme lieu communautaire lui ont valu l’Ordre du Québec. Elle est allée le chercher en amenant avec elle une grande enveloppe contenant toutes ses requêtes restées sans réponse, remise au Premier ministre.

Les Artistes pour la Paix www.artistespourlapaix.org