Le pied à Papineau

2020/10/22 | Par Robin Philpot

Selon Sébastien Ricard, on a réduit l ’histoire d’Octobre 70 à une histoire de dépouille. Parler des raisons de cette crise et du souffle de liberté que le Québec a connu entre le 5 octobre, jour du ravissement de James Richard Cross et le 16 octobre, jour de l'imposition des mesures de guerre relève du tabou. Même 50 ans plus tard.

Voilà la raison pour laquelle lui, Brigitte Haentjens et d'autres camarades ont décidé de réaliser une série de balados intitulé « Pour en finir avec Octobre? » Et le point d'interrogation a sa raison d'être, car selon lui en finir avec Octobre équivaudrait à en finir avec le Québec.

Dans cette entrevue, il explique en quoi consiste le tabou, qu'est-ce qu'on s'empêche de dire et de penser en raison du tabou et comment les 11 jours couverts par les balados contiennent l'histoire entière du Québec depuis 1760.

Il rappelle à quel point l'expérience du Moulin à paroles, vivement contesté par certaines autorités à Québec en raison de la lecture du manifeste du FLQ, a déclenché leurs réflexions.

On peut écouter ces balados sur le site de la Fabrique culturelle.

Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.

 

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Élections Bolivie, les putschistes seront confondus - entrevue Claude Morin

Le peuple bolivien a connu une grande victoire lors des élections du 18 octobre 2020 qui ont porté au pouvoir Luis Arce du MAS (Mouvement pour le socialisme), qui a travaillé étroitement avec l'ancien président Evo Morales, renversé lors d'un coup d'État en 2019 après avoir remporté les élections.

Claude Morin, professeur d'histoire à la retraite de l'Université de Montréal, décrit les très nombreux obstacles que le peuple bolivien et ses leaders politiques ont dû surmonter pour gagner cette élection. Il décrit le parcours du nouveau président Luis Arce, son rôle comme architecte financier du « miracle bolivien », son engagement à renverser les mesures de privatisation que les putschistes avaient enclenché après le coup d'État de 2019.

Sur la question de l'exploitation des réserves de lithium, les plus importantes au monde qui aurait été à l'origine du coup d'État, il s'est engagé à reprendre le contrôle de cette ressource malgré ce qu'en disent tous les Elon Musk de ce monde ("We will coup whoever we want")

Claude Morin passe en revue les défis du nouveau président, dont et surtout la fronde de la région orientale de la Bolivie où le putschiste Luis Fernando Camacho refuse de reconnaître la victoire du MAS de Luis Arce. Mais aussi les militaires qui avaient abandonné Morales en 2019 même si celui-ci avait gagné l'élection.

Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.

 

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Racisme systémique - pousse mais pousse égal, la chronique de Robin Philpot

Le ministre fédéral Marc Miller s'attaque au racisme systémique au Canada, mais semble n'avoir que des yeux pour le Québec. La raison, le Québec ne reconnaît pas le racisme systémique.

Mais est-ce que la reconnaissance ou non du « racisme systémique » est le bon instrument à utiliser pour en juger. Après tout, un malin peut bien décider d'utiliser le terme et ne rien faire... sauf gagner la paix. En effet, c'est ce qu'a fait Justin Trudeau pour le gouvernement fédéral. C'est ce qu'a fait Doug Ford pour l'Ontario.

L'iniquité de ces deux politiciens et de leurs gouvernements ne disculpent en rien les responsables québécois des conditions inacceptables subies par les Première nations.

Mais quand on pousse, il faut bien pousser égal.

Dans cette chronique l'animateur se penche sur le très grand nombre de communautés autochtones (réserves qui relèvent du gouvernement du Canada) concentrées dans le Nord-ouest de l'Ontario, mais aussi ailleurs, qui vivent depuis des années – jusqu'à 25 dans certains cas – avec un avis d'ébullition de l'eau. Voilà du racisme systémique qui perdure malgré toutes les excuses et toutes les reconnaissances de racisme systémique.

Pour écouter la chronique, cliquez ici.