Le retard salarial des employés de l’État ne cesse de croître

2020/11/27 | Par FTQ

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) n’est pas étonnée par le dernier rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) sur la rémunération des travailleuses et travailleurs de l’État qui confirme l’écart de plus en plus grand en défaveur du personnel du secteur public. Le constat est sans appel : la rémunération globale, incluant les avantages sociaux, des employés de l’État québécois accusent un retard de 9,2 % par rapport aux autres salariés du Québec provenant du privé et du secteur « autre public » (administration municipale, administration fédérale et « entreprises publiques »). Il s’agit d’un recul de 3 % par rapport à ce qui avait été constaté en 2019, et ce, il y a à peine un an.

« Le fossé ne cesse de se creuser pour nos membres en santé et en éducation. On le répète depuis des années et, cette année, c’est encore plus évident : il faut des offres salariales qui permettent un certain rattrapage ! On l’a déjà dit, nous sommes tout près d’un bris de service et les départs des travailleuses et travailleurs se comptent par milliers. Le gouvernement ne peut plus ignorer la situation et se contenter de rémunérer son personnel par des “mercis” à 13 heures à la télévision. L’avenir de nos réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux en dépend », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.

« Non seulement les employés de l’État ont un retard salarial important par rapport aux autres salariés, mais celui-ci ne cesse de grandir. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas nouveau, car les travailleurs et travailleuses en éducation, en santé et dans la fonction publique ont vu leur rémunération s’affaiblir depuis des années. Comment voulez-vous que l’administration publique recrute et retienne sa main-d’œuvre avec de telles conditions ? », d’interroger le président de la FTQ.

Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est encore plus important, soit de 34,5 %. Pas étonnant qu’il soit extrêmement difficile pour les établissements de santé et d’éducation de recruter cette main-d’œuvre qualifiée, indispensable à l’entretien de nos installations.

« Il est évident que la capacité d’attraction de la main-d’œuvre de l’État québécois va continuer à se détériorer, surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, particulièrement chez les ouvriers spécialisés. L’avenir des services publics est entre les mains du gouvernement caquiste », conclut Daniel Boyer.